The Tiger Lillies : Peu de compagnies de théâtre peuvent se vanter d’avoir en première page de leur site des dédicaces de Marc Almond de Soft Cell, Mark Mothersbaugh de DeVo ou encore, celle ci, signée d’Alex Kapranos des Frantz Ferdinand :
« There is nothing else like them. Any description of them is an injustice, they are completely peerless«
Unique, indescriptible et sans égal…
Nous voilà prévenus. Il faut dire que le trio britannique mené par l’incroyable Martyn Jacques, chanteur perché, fan de Piaf et à la voix encore plus haut perchée, s’est fait une spécialité d’un théâtre de l’horreur gothique et décadente. Du Berthold Brecht punkifié, un rien de Tim Burton sous kétamine, un clin d’oeil (torve) à l’univers de Freaks et du cirque trash, du gore, du mort qui revient, taquin, sans être invité, des tendances sexuelles plus nécro que cathos et… mais quelle est donc cette délicieuse odeur de moisi ?
Rien d’étonnant donc à ce qu’ils se lancent dans ce mashup dédié à l’univers résolument flippant du Grand Edgar en imaginant cette relecture de l’éternel mythe de Faust dans lequel un poète maudit vend son âme à celui qu’on ne peut nommer en échange de quelques centilitres d’une encre magique garantissant l’inspiration.
En tout cas, jusqu’à ce que l’encrier ne se vide et que ne se profile la damnation inéluctable, éternelle et malheureusement équipée en série d’un boitier de vitesse sans marche arrière.
Oui, ça craint, mais c’est trop bien, grâce à un ingénieux dispositif scénique qui nous plonge à l’intérieur d’une des ces boites magiques à la Mélies où tout, et surtout le pire, devient possible.
Saint Médard en Jalles, au Carré, samedi 18 novembre, 20h30, et que Dieu aie pitié de votre âme.