Un clip, un documentaire et un hashtag pour encourager le leadership féminin et se défendre contre des violences systématiques.
“#Tosala ! Agissons !”
Derrière ce hashtag et cette expression se cache un cri, un appel lancé par un collectif de dix-huit femmes congolaises, chanteuses, artistes, rappeuse et slameuses. Mariusca Moukengue, Maman Credo, Gladys Samba, Fanie Fayar ou encore Spirita Nanda se réunissent toutes pour dire non aux “violences faites aux femmes”, et pour encourager le “leadership féminin”.
Dans le documentaire #TOSALA (Agissons !) réalisé par Flore Onissah, où sont réunis leurs témoignages, elles dénoncent une société congolaise conservatrice où la situation des femmes est pour le moins très inquiétante. Pour Mariusca Moukengue, “la slameuse”, il est inadmissible qu’au XXIe siècle “les femmes meurent toujours sous les coups de leur mari, que les femmes n’aient pas accès à des postes de responsabilité juste parce qu’elles sont femmes, que les femmes continuent à se faire violer tous les jours, harceler, bestialiser.” .
Ce documentaire est aussi là pour poser les bases d’un combat dont la chanson “‘#Tosala!” est l’étendard : libérer la parole et faire que les femmes puissent s’émanciper. Tourné à Brazzaville, le clip de “Tosala” réunit dix-huit artistes. Elles chantent et scandent en rythme leur lutte dans dix langues différentes parlées au Congo (en mboshi, makoua, kongo, lingala, bembé, kitouba, lari, téké, hângala, vili et en français) :
Lève-toi, par le glaive de ta matière grise
Brise cette phallocratie qui te bestialise.
Femme, même dans l’ombre sois la lumière du monde
Nous proclamons l’indépendance de la femme, elle va désormais s’asseoir sur son trône.
Nous les femmes ne sommes pas vos esclaves, nous n’avons pas à accepter toute cette violence, ces humiliations. Nous refusons la bêtise, ainsi levons-nous !
Avant de s’unir au refrain et énoncer en chœur, en lingala et kitouba :
To telema, to sala pona kotombola mwasi, eh eh eh, beto sala, beto sala !
(Levons-nous, agissons pour élever la femme. Agissons, agissons !)
Ce clip est aussi le point de départ d’un mouvement féministe autour du hashtag #Tosala impulsé par l’Institut Français du Congo à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, qui se décline avec de nombreuses activités à Brazzaville, et ce jusqu’en avril. Au programme : des rencontres littéraires, expositions, projections de documentaires, débats et spectacles de danse. Plus d’informations ici.
Dans le Néo Géo Nova du dimanche 14 mars, Bintou Simporé a reçu justement un appel de Mariusca Moukengue la slameuse. Pour en savoir plus et écouter l’émission, c’est par ici.