Ça ne nous rajeunit pas, mais alors pas du tout. Premier album d’une discographie impeccable, baptisé d’après le nom du groupe, LCD Soundsystem débarquait en 2005. Aïe. Nova revient sur ce disque générationnel.
New-York, juillet 2002. Le World Trade Center était tombée, la Big Apple assistait à l’avènement d’une nouvelle scène musicale hors-norme… Et LCD Soundsystem débarquait comme une comète avec « Losing My Edge » (« Perdre La Main« ), leur premier single qui captait le désenchantement frappant leur ville natale.
James Murphy, le créateur éclectique de LCD Soundsystem
Au début des années 90, James Murphy n’était pas encore le leader et créateur révéré d’un des plus grands groupes que Brooklyn ait jamais connus. Il se fait les dents à la batterie, dans des formations rock, commence une carrière de DJ, sous le nom de Death From Above, tout en bossant en tant qu’ingénieur du son pour des groupes de hardcore, comme Six Finger Satellite ou June of 44. En 2001, James Murphy forme le très cool label DFA Records avec Tim Goldsworthy et Jonathan Galkin. L’année suivante, avec 31 ans au compteur, une éternité pour l’industrie musicale, il lance la machine LCD Soundsystem. Le groupe enchaîne les singles, certains fuitent, d’autres deviennent des tubes undergrounds dans les clubs new-yorkais, ça grimpe toujours plus haut dans les charts… Et en 2005, le premier album éponyme de LCD Soundsystem fait son entrée fracassante, portée par le succès de « Daft Punk Is Playing at My House« , qui arrive tout en haut des charts dance aux Royaume-Uni.
« Une rencontre entre ‘Homework’ de Daft Punk et ‘Dark Side of the Moon’ de Pink Floyd »
LCD Soundsystem, c’est quelque chose du son des années 80 : l’envie de sauter tout habillé dans la tamise et de se déhancher sans penser à qui nous regarde. Protéiforme, le disque connecte tout ensemble krautrock, électro-pop, punk, garage, house… James Murphy parlait de cet album comme d’une « rencontre entre ‘Homework’ de Daft Punk et ‘Dark Side of the Moon’ de Pink Floyd« . Logique, vu l’éclectisme du type, qui joue d’ailleurs tous les instruments sur le long-format. L’énergie déglinguée du disque se mêle à des arrangements hyper travaillés, batterie et boite à rythme sont savamment associées, le tout enrobé par une sonorité analogique typique du post-punk, dont James Murphy est issu. La musique vire parfois carrément à l’expérimental, comme avec le délirant « Beat Connection » : 8 minutes d’un cocktail explosif techno-punk, la voix presque absente du morceau.
L’avènement d’un groupe générationnel
Acclamé par la critique, LCD Soundsystem part en tournée la même année avec M.I.A. James Murphy est au top : avec son pote Tim Goldworthy, ils deviennent une paire de producteurs bien branchés des années 2000, du genre qui a eu le luxe de refuser de travailler pour Britney Spears ou Madonna… parce qu’elles n’avaient pas le temps de venir écouter des disques avec eux au studio. Consécration finale pour une arrivée météorique dans l’industrie : LCD Soundsystem est nommé au Grammy Awards l’année de sa sortie, catégorie électro, et « Daft Punk Is Playing at My House » est sacré meilleur enregistrement dance. C’est le début d’une discographie impeccable et de lives toujours aussi galvanisants. Certain.es d’entre vous ont peut-être eu la chance de les apercevoir l’année dernière aux Nuits de Fourvière, au festival Beauregard ou à Rock en Seine… Et pour celles et ceux qui attendent du nouveau, patience… James Murphy a annoncé un album pour 2025 sur NTS Radio, avec un single, « X-Ray Eyes« .