Si 1974 fut l’année de la sortie du « Diamond Dogs » de David Bowie ou du « Court And Spark » de Joni Mitchell, un certain disque ne fait pas vraiment de bruit. Baptisé « Natty Dread », signé par un jeune Bob Marley, Nova revient sur ce classique à en devenir, qui marque le début de l’ascension fulgurante du “King Of Reggae”.
Il y a 50 ans, Bob Marley signait Natty Dread, un album qui, sans exagération, a marqué l’histoire de la musique. Disque charnière dans la carrière de la légende du reggae, il contient classiques sur classiques, du title track « Natty Dread » à « Them Belly Full But We Hungry » en passant par « Revolution« …
Ça commençait mal
Natty Dread est pourtant né d’un échec. Marley et ses copains, réunis depuis déjà 10 ans sous le nom des Wailers (« les gémisseurs« ), venait de terminer une tournée pas vraiment fructueuse de trois ans aux États-Unis. Pour ne rien arranger, de retour à Kingston, en Jamaïque, les choristes Peter Tosh et Bunny Wailer quittent le navire.
Thanks Chris !
Malgré tout, Bob Marley garde la ferme intention d’enregistrer un nouveau disque. Il y en a un autre qui y croit aussi dur comme fer : Chris Blackwell, le fondateur du label Island Record et fan de la première heure du « King of Reggae » à en devenir. Alors même que son entourage tente de le dissuader de faire confiance à un rasta, Blackwell avance au jeune prodige la somme de 8000 livres. Bob Marley signe pour la première fois un disque de son nom, tandis que les Wailers prennent le rôle de backing band.
Un clin d’œil à Clapton
Natty Dread sort le 25 octobre 1974. Disque engagé et empli d’une spiritualité chère à Bob Marley, il est mis en boîte à la maison, à Kingston, aux Harry J. Studios. L’artiste jamaïcain y glisse le titre « Talking Blues« , petit clin d’œil à Eric Clapton, qui avait repris « I Shot The Sheriff« sur son album 461 Ocean Boulevard publié quelques mois plus tôt.
Accompagné entre autres sur Natty Dread par les frères Aston et Carlton Barett, ainsi que les I–Threes (dont faisait partie sa femme Rita), Bob Marley mélange le reggae traditionnel à des touches rock et des sonorités plus légères. Sans jamais abandonner la mentalité rasta et l’appel brulant à dénoncer les injustices.
« No Woman No Cry«
Un morceau notamment fera le tour du monde : « No Woman No Cry« . Taxée (injustement) par certains de misogyne, Marley s’adresse à une veuve : le titre du morceau se traduit par « Non, ne pleure pas« . Pour le moment, en 1974, « No Woman No Cry » passe encore largement sous les radars puisque l’album n’a pas un grand succès commercial. C’est une version enregistrée en live au Lyceum à Londres en 1975 qui propulsera la chanson (et bientôt, Bob Marley lui-même) vers la célébrité.