Les salles, les festivals, les labels, les artistes, les diffuseurs… La musique aussi va devoir faire face à la giga crise environnementale dans laquelle on a déjà les deux pieds.
Comment va-t-on faire pour continuer d’écouter de la musique sur nos smartphones, nos casques, ou encore nos enceintes quand les métaux rares et les énergies fossiles disparaissent ? À quoi ressemblera Spotify quand les catastrophes climatiques risquent d’abîmer les réseaux et les centres de données, qui en plus sont très gourmands en énergie et en eau ?
Il faut alors imaginer, se projeter dans le futur. C’est ce qu’a fait le laboratoire du Centre National de la Musique(CNM), l’équivalent culturel du GIEC, qui a dessiné les 4 scénarios possibles pour 2050.
I. Scénario premier
L’état est à fond dans la politique écologique, très investi et donc l’économie musicale, comme toutes les autres, est en décroissance. Il existe donc beaucoup plus de musique amateure, de festivals super écolos, parfois, la billetterie constitue un tirage au sort entre le luxe de devenir et rester pro, et le streaming est un bien public.
II. Deuxième alternative
La coopération. Certes, il y a moins de producteur·ices et moins de travail, mais on a beaucoup plus d’actions locales etun gros soutien à l’émergence. La culture pollue un peu plus que dans le premier scénario, mais on a quand même limité l’accès au streaming et aux instruments neufs. On recycle donc davantage, on se prête les tables de mix, la SNCF fait des partenariats avec les festivals, l’entraide quoi.
III. Troisième filon
Dans ce cas de figure là, les politiques culturelles ont investi un maximum dans les technologies vertes, toutes les salles de concert sont en ville, et super optimisées, les plateformes de streaming ont un millier de normes environnementales qu’elles respectent, etc. Néanmoins, ce scénario fait place à de l’élitisme : les plus fortunés peuvent assister à des concerts, se payer des abonnements culturels. Il y aura donc une contre culture bouillonnante des pauvres : streaming et téléchargements illégaux, des alternatives plus sobres et low-tech, et plein de teufs, de raves comme on en connaît.
IV. Quatrième et dernier scénario
La dernière voie possible, c’est la mort… Un scénario complètement ubuesque où personne n’a entendu les appels à la sobriété, le gouvernement nous a totalement écrasé comme de vieilles crottes sèches à cause des crises sanitaires et environnementales, devenues plus urgentes que la culture.
On a donc une approche plus commerciale et le secteur est beaucoup plus privé, qui cherche davantage la rentabilité que la créativité, l’audace et l’émerveillement du monde, un peu comme la KPOP, mais dans tous les styles musicaux.
Au travail maintenant !