La semaine dernière, la publication spécialiste des musiques actuelles Trax s’arrêtait après plus de 25 ans d’existence. Le dernier numéro présentant Hamza en couverture ne sortira pas en kiosque.
La nouvelle est tombée le 14 juin dernier sur les réseaux sociaux de Simon Clair, rédacteur en chef de Trax Magazine, qui annonce dans un thread la fin de la publication. Une nouvelle brutale pour celles et ceux qui les suivaient depuis des années, et qui ne recevront pas le 236ᵉ numéro, jamais imprimé. L’équipe a cependant tenu à le rendre disponible en accès libre sur les réseaux de Simon Clair qui a partagé un lien de téléchargement.
Cet ultime numéro est un condensé de ce qui a fait la force de Trax ces dernières années : des portraits d’artistes du moment, comme les frères producteurs d’Overmono ou de la DJ Carla Genus, des enquêtes passionnantes, et des anecdotes marrantes à lâcher à ses potes, comme l’histoire de la discothèque bretonne qui a acheté un avion de ligne (plus d’infos dans ce fameux numéro).
Trax Magazine avait été lancé en 1997 par deux fondus de musique électronique, Alexandre Jaillon et Franck Bolluyt, qui voulaient dédier une revue à la musique qui les passionnent et qui n’apparaissait que trop peu dans les rayons des papeteries. Pour leur première sortie, il colle les Chemical Brothers en pleine page, pour leur dernière, ce sera Hamza qui clôturera l’histoire du magazine avec un numéro 236 qui ne sera pas imprimé.
Depuis sa création, la revue a subi transformations et révolutions. Des changements de rédaction déjà, par exemple quand Patrice Bardot et sa bande ont quitté Trax pour fonder Tsugi. Des changements d’angles aussi, qui font passer le magazine d’une publication portée principalement aux sons venus d’ailleurs, passeurs des actualités de la culture club dans le monde, à une revue pilier de la scène de l’hexagone, conjuguant artistes émergents et figures bien installées.
La fin de Trax est une triste nouvelle qui témoigne aussi d’un problème plus large, celui d’une presse musicale spécialisée qui se heurte à la difficulté de trouver une formule qui permet de rester fort en termes de propos tout en restant viables et indépendants financièrement. Si des publications à l’aura aussi importante que Trax ne sont pas à l’abri, qui l’est vraiment ?
L’ADN de Trax s’incarnait aussi dans les événements organisés et portés par l’agence Bon Esprit, des soirées Club, des festivals et comme c’est une histoire de son et de fête avant tout, c’est comme cela que cela se conclura cette histoire, avec une soirée d’adieu au Point Éphémère à Paris, soyez au rendez-vous pour ce dernier tour de piste.