Le cofondateur de Radio Nova s’est éteint récemment. Nous lui rendons hommage.
Andrew Orr est l’un des créateurs de Radio Nova, aux côtés de Jean-François Bizot. C’est lui qui vient voir le patron d’Actuel au tout début des années 80 pour lui proposer de profiter de la libération des ondes et de lancer une radio. « Cinq minutes et 23 secondes plus tard », écrira plus tard Andrew, Bizot donnait son accord.
Mais avant Nova, il y a 10 ans ailleurs. L’école de radio d’Andrew Orr, après un stage de quelques mois au service anglophone de ce qu’on appelait alors l’ORTF, ce fut l’Atelier de création radiophonique, autrement dit l’ACR, sur France Culture. Un espace de trois heures où il développe sa sensibilité humaniste, sociétale.
C’est une radio où l’on soigne le son, où l’on a le temps de fabriquer. Le micro d’Andrew Orr va sortir. D’abord en Irlande, sa terre d’origine qu’il découvre micro à la main. Et puis il célèbre la Beat generation, suit la lutte des ateliers Lip, il explore les réseaux La Poste, le téléphone, la télé, sont le point de départ de plusieurs émissions et dispositifs. Les gens. L’esprit de cette radio est collectif et il aime ça.
Un peu avant de partir du service public, il va aussi participer à Radio Verte, une radio pirate, dont les bandes seront fabriquées, montées, mixées à Radio France, clandestinement. Radio Verte qui prépare la route de Nova.
Andrew Orr était un bougon, un râleur. Rigoureux et exigeant, mais aussi punk et poète, sous sa veste en tweed. Il était d’une seule pièce, ne comprenant pas que chacun ne pousse pas plus la radio (notre sujet de conversation régulier) vers l’invention, le mieux, le son, la respiration, l’extérieur, l’époque, le renouvellement.
Il avait signé les bandes-sons urbaines où le son, le son capté, le son vivant, était à une égalité avec la musique.
Une hypnose psychique par l’oreille qui montrait son savoir-faire. Son avant-garde. Et la confiance qu’il avait dans son médium d’élection. La radio.
Une émission réalisée par Catherine Lagarde. Merci, aussi, àThomas Baumgartner.