Cette semaine, on laisse les clefs de « Chambre noire » à Tuerie.
Amies auditrices, auditeurs, vous le savez pour nous écouter depuis suffisamment longtemps, que nous apprécions particulièrement ce qui se fait en marge. Loin de ce que ce qui paraît trop évident, trop calculé, trop prévu pour faire du chiffre. Car « ce qu’il y a de bien avec la marge », pour citer le regretté cinéaste Jean-Luc Godard « c’est que la marge, c’est ce qui remplie la page ».
Alors, quand on écoute les morceaux de notre invité, on comprend d’autant plus le qualificatif d’ovni du rap, même ovni tout court, qui lui colle à la peau. Et ça nous plait forcément ici.
Son histoire est celle d’un type du 92, terre qui a vu grandir d’immenses rappeurs, qui était né pour faire sa différence dans la musique.
Quand enfant, on traîne plus dans les chorales, sur les terrains de foot, quand ado, on est perçu trop rockeur chanteur pour les rappeurs ou trop rappeur pour intégrer un groupe de rock. On ne le sait pas immédiatement, mais on marque des points pour plus tard.
Ce qui le différencie des autres, c’est déjà des goûts musicaux excessivement plus larges que ses déjà impressionnantes épaules.
Du rock au gospel en passant par la pop, la chanson française, le jazz, la soul, le g-funk et le hip-hop évidemment. Mais là où notre artiste se démarque également, c’est dans son écriture. Lui-même la définit comme violente, poétique et très liée à l’introspection.
Une personnalité profonde, multiple, à l’image du papillon monarque. L’un des papillons les plus voyageurs et mystiques du monde. Comme notre interprète.
Et il en faut du courage et de la force mentale pour écrire des chansons sincères, surtout quand on se sent comme lui en campagne pour le rap. Après Bleu gospel, son deuxième projet papillon monarque est sorti fin mai dernier.
Opus ultra-prometteur pour la suite qui a charmé l’ensemble de la presse musicale curieuse comme nous.
Alors, merci d’avoir prouvé qu’être dans la marge peut permettre de remplir en entier la Chambre noire. Tuerie.