Pour des millions de téléspectateurs américains, les mots Twilight Zone sont synonyme de mystère, d’étrange et d’épouvante et leur rappellent l’excellente série anthologique du même nom, lancé en 1959 et qui depuis inspire l’imaginaire horrifique étasunien. Pourtant, pour les habitants de Toronto, ces deux mots évoque des bonnes vibrations, et désigne le club qui a amené un renouveau dans la fête de la ville.
Lancé en 1980 par 4 frères d’une famille trinidadienne, le Twilight Zone a suivi dans ses 9 années d’activités les évolutions de la musique populaire, la mort du disco, l’ascension du hip-hop, l’invasion new-wave et de la dance music britannique, l’arrivée de la house et les balbutiements de la techno, en devançant parfois de plusieurs années les autres points d’écoute de Toronto, grâce à un réseau de circulation de vinyles mis en place par la new-yorkaise Judy Weinstein.
À sa disparition, le club est rasé comme aspiré vers une quatrième dimension. En preuve de son existence reste des souvenirs imprimés dans les rétines des Twilight Zoners, et un habitat métamorphosé, renommé Entertainement District, le « quartier du divertissement« , où l’on peut, depuis 2016, marcher sur la Twilight Zone Lane.