Les paroles s’envolent, les écrits aussi.
Ça gazouille ! Ce soir, les politiques pourront confortablement rêver aux futures bavures qu’ils pourront commettre sur le site Twitter sans sourciller. En effet, dans la nuit de ce vendredi, Twitter a décidé d’interdire tout accès aux sites gérés par l’Open State Foundation : Diplotwoops et Politwoops, qui répertoriaient les tweets ratés que les politiques s’empressent de supprimer. Un algorithme bien ficelé enregistrait et publiait automatiquement le contenu de ces gaffes. Pour les internautes, il s’agissait d’un véritable gage de transparence, permettant de cerner un peu mieux le profil de ces têtes (ou de leurs community managers…) qui revendiquent l’exercice du pouvoir politique en France comme dans les 29 autres pays dans lesquels Politwoops a été censuré.
En mai dernier, la version américaine du site avait déjà été clôturée sous prétexte que le fait de « cibler » uniquement les politiques constituait un acte « discriminatoire ». Aujourd’hui, l’argument massue mûrement réfléchi en comité interne – et qui a de quoi vous taper sur le système – est le suivant : « imaginez combien ça peut être angoissant -terrifiant, même- si le fait de tweeter devenait immuable et irrévocable ».
Bien entendu, il faut se mettre à la place de ces personnages publics qui ont une horde de conseillers à leur service lorsqu’il s’agit d’utiliser les réseaux sociaux comme une arme de campagne mais qui se défilent au premier « glissement de pouce ». Le directeur de l’Open State Foundation, Arjan El Fassed, a réagi en déclarant que « ce que les politiques disent devrait être accessible à tous. Il n’est pas question ici de fautes de frappe mais d’une fenêtre sur la façon dont les discours des élus peut changer sans crier gare ».
En attendant et en espérant que la situation se rétablisse, vous pouvez toujours exercer votre clavier à la capture d’écran… Et twitter le tout! Ça ne risque pas de casser trois pattes à un oiseau boiteux.