Pour ne plus subir toujours les mêmes clichés.
Aujourd’hui plus personne ne se déplace sans avoir un appareil photo dans la poche, téléphone intelligent oblige. Le paradoxe c’est qu’aujourd’hui ces objectifs sont tournés vers soi-même, dans une constante auto-promotion sur les réseaux sociaux, ou pour poster les même clichés de vantardises pour raconter sa propre existence… (vous la voyez venir l’inondation de votre fil instagram de vieille paire de pieds près de l’eau ces prochains mois hein…)
Appliqué au tourisme, on constate les mêmes syndromes de multiplication des mêmes clichés, les gens reproduisant les mêmes parcours et multipliant les mêmes photos des lieux qu’ils visitent.
Alors que nous pouvons produire un milliard de fois plus de photos qu’auparavant, les images n’ont jamais été autant similaires, dans une uniformisation absolue des points de vue et des regards.
Philipp Schmitt s’intéresse à ces sujets et à la production d’images à l’ère digitale, dans une démarche consistant à restreindre la production d’images sans sens réel, il a pensé la camera restricta. Le dispositif utilise un smartphone relié à une coque qui a été imprimée en 3D, au moment de prendre la photo, le smartphone scanne en temps réel les sites internet qui hébergent des photos et comptent le nombre de photos géolocalisées au même endroit (à 35 mètres).
Un bip qui fonctionne comme un radar de recul varie en fonction de ce nombre qui est aussi affiché à l’écran, si ce dernier est trop élevé, le déclencheur se rétracte et vous évite de prendre une photo inutile de plus.
Vite la même chose pour les selfies.
Visuel : (c) DR