Son essai inachevé « Mon coeur mis à nu » publié aux Éditions Nova.
Je savais que Baudelaire n’aimait pas les Belges, qu’il considérait comme un peuple inférieur… Ils se sont magnifiés depuis (avec Magritte, Delvaux, Hergé, Jacobs, Franquin…Ensor !) Mais grâce à son essai inachevé : Mon cœur mis à nu, il dévoile l’ampleur de son mépris et ses adversaires sont nommés.
« Je veux faire sentir sans cesse que je me sens comme étranger au monde et à ses cultes…»
À vous de découvrir, avec stupéfaction ou délectation, le culot et la franchise de cet immense poète. La liste de ses victimes l’enverrait au tribunal de nos jours.
Même déçu, amer et dégoûté du monde, il trouve la force de dire son opinion envers et contre tous : « je veux faire sentir sans cesse que je me sens comme étranger au monde et à ses cultes…»
Si nous voulons des poètes vrais, sensibles, épidermiques, médiumniques, alors nous devons prendre les crachats et les crises AVEC le génie. Bien d’autres grands sont cruels ou sans pitié. Il ne manquerait plus que les pirates ne passent plus à l’abordage ou que les courtisanes minaudent !
Charles Baudelaire. Mon cœur mis à nu. Éditions Nova. 90 pages. 8 euros 50. On peut se le procurer, par exemple, via le Novashop.
Visuel : (c) Charles Baudelaire 1855 par Nadar / Wikimedia Commons