Le deuxième film du petit prodige chinois Bi Gan sort ce mercredi en salles.
La Chronique Film de Baptiste Etchegaray, c’est tous les mercredis à 8h45 dans Pour que tu rêves encore, la matinale de Radio Nova. Vous pouvez lire la chronique de ce mercredi, ci-dessous, ou bien l’écouter en podcast.
Un grand voyage vers la nuit, signé Bi Gan, sort aujourd’hui en salles. Et c’est moins un film qu’une expérience visuelle, un trip sidérant, quelque chose que vous n’avez jamais vu au cinéma. Une quête quelque part en Chine dans une ville poisseuse, la nuit éclairée aux néons, le quête d’un homme pour retrouver dans sa ville natale son premier amour.
Le film démarre avec une étrange annonce : « Ceci n’est pas un film en 3D, veuillez suivre le héros pour mettre vos lunettes ». Le film commence en 2D et bascule tout à coup en 3D lorsque le héros s’assoit dans une salle de cinéma. Plus précisément dans un plan-séquence d’une heure en 3D. Prouesse technique incroyable, on est comme dans un labyrinthe, parfois dans une fête foraine, parfois dans un cauchemar, on dérive, on se perd complètement avec ce héros en pleine quête.
Honnêtement, on ne comprend pas tout, on est parfois complètement largué, mais c’est pas grave, il faut accepter de perdre ses repères c’est tellement beau, tellement sensoriel, on est un peu chez David Lynch, mais en Chine.
Bi Gan, jeune prodige
Petit génie de 29 ans, Bi Gan est né le 4 juin 1989, le jour des événements de Tiananmen. Un grand voyage vers la nuit est son deuxième film, après Kaili Blues, il y a trois ans. Kaili, c’est la ville dont il est originaire, située dans l’une des régions les plus pauvres de Chine, où l’on trouve surtout des ouvriers qui vont à la mine. Sa mère est coiffeuse, son père est chauffeur, et lui a commencé en faisant des films de mariage. Ça l’a emmené loin, il a acquis une vraie notoriété en Chine, grâce à ce deuxième film et à une campagne marketing un peu (beaucoup) trompeuse.
Celle-ci laissait croire qu’Un grand voyage vers la nuit était une comédie romantique. Résultat : carton le jour de sa sortie, le film a tout défoncé au box-office avec 38 millions de dollars de recettes en une seule séance. Tous les spectateurs qui étaient venus voir une gentille bluette à l’eau de rose, n’ont pas été déçus du voyage – c’est le cas de le dire. Beaucoup sont sortis furieux du film, ils ont posté des commentaire très méchants dessus et dès le lendemain les recettes en salles se sont effondrées, c’est même devenu l’un des films les plus mal notés par les spectateurs.
Visuel (c) Un grand voyage vers la nuit