Derrière lui, Usman Riaz, prodige de la guitare qui créait le premier studio d’animation pakistanais.
Avant de se lancer dans l’animation, Usman Riaz faisait déjà sensation sur Youtube, avec des vidéos de ses performances à la guitare, avant d’intervenir dans des conférences de TED, et d’attirer l’attention de différents médias qui en font rapidement le « prodige de la guitare venu de Karachi ». C’est un voyage à Tokyo qui le fait basculer dans l’animation, lors d’une visite des Studio Ghibli. Il se souvient pour Vice : « J’ai commencé à pleurer dès l’entrée. »
De retour au Pakistan, il se lance dans un chantier ambitieux : celui de créer son propre studio d’animation. « Quand je dis qu’il n’y avait aucune industrie au Pakistan pour les dessinateurs professionnels d’animation, je veux vraiment dire qu’il n’y avait rien du tout », explique-t-il, toujours à Vice. Il a en tête l’idée de The Glassworker, l’histoire d’un jeune apprenti qui se lie d’amitié avec une aristocrate passionnée par le verre. Usman Riaz tente d’abord sa chance dans des studios existants, qui pour la plupart s’occupe avant tout de projets publicitaires ou d’animation pour les films d’action. Le projet ne les intéresse pas.
Pendant plusieurs années, Usman Riaz se lance dans le dessin de son film, en duo avec sa femme. Ensemble, ils posent les premiers jalons du studio Mano. Aujourd’hui, il compte vingt animateurs. En 2016, Riaz lançait une campagne Kickstarter pour financer The Glassworker, il récolte deux fois plus d’argent que son objectif de départ. Un premier extrait du film, son « prélude », est désormais disponible sur Youtube. Et déjà, l’inspiration Ghibli se fait sentir. Sa version finale devrait sortir en 2020, la même année que la version longue de Boro la petite chenille, le dernier projet du maitre de l’animation, Hayao Miyazaki. Coïncidence ?