Le rappeur californien devient le premier artiste de « musique moderne » a obtenir le prestigieux Pulitzer Music.
DAMN, le dernier album de Kendrick Lamar, est « une collection de morceaux pleins de virtuosité, unifiée par l’authenticité de sa langue et une dynamique rythmique qui proposent des photos marquantes, capturant la complexité de la vie moderne des Afro-Américains ». C’est en ces termes que le conseil du Pulitzer a argumenté sa décision d’avoir fait de Kendrick Lamar, le rappeur de trente ans originaire du quartier très défavorisé de Compton (Los Angeles), le grand gagnant du Prix Pulitzer de Musique.
Sorti en mars 2017, le quatrième album de Kendrick, DAMN, disque explosif et politique qui, deux ans après le déjà très engagé To Pimp a Butterfly (« le morceau « Alright », notamment), devait faire de son auteur le nouveau porte-étendard du mouvement Black Lives Matters, qui dénonçait l’explosion des violences policières à l’encontre des membres de la communauté noire aux États-Unis, et l’un des grands défenseurs d’une Amérique qui dit haut et fort ce qu’elle pense d’un Donald Trump dont le rappeur est devenu l’un des plus virulents contestataires.
C’est la première fois qu’un artiste hip-hop, et plus largement un artiste de musique « moderne », obtient le très prestigieux prix américain, créé en 1943 en marge du Prix Pulitzer originel, créé pour sa part en 1917. Jusqu’alors, le prix avait uniquement consacré des auteurs de musique dite « classique », ou de jazz, le premier étant le trompettiste américain Wynton Marsalis en 1997.
L’an passé, Kendrick Lamar avait également largement participé à la conception de la bande originale de Black Panther, le nouveau film de l’univers Marvel qui s’avérait être le premier à mettre en scène un personnage de couleur noire, celui du roi déshérité du fantasmagorique royaume de Wakanda.
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