Cette semaine, dans La Potion, une incursion dans l’univers musical et mystique du gnaoua marocain en compagnie de Majid Bekkas, l’un de ses ambassadeurs les plus passionnants. Au programme : nuits de transe, mlouks, djinns, possessions et vibrations thérapeutiques !
Initié au mitan des années 70, au moment même où la musique gnaoua est enregistrée pour la première fois au Maroc sur cassettes audio, Majid Bekkas maîtrise son histoire, ses rites et les codes de ses nuits de transe sur le bout des doigts. Mais à 66 ans, le maître chanteur et joueur de guembri a toujours pris soin de donner de l’horizon aux traditions gnaoua en explorant leurs liens cousins avec le blues ou le jazz, jouant dès le milieu des années 80, avec Archie Shepp, Pharoah Sanders ou Randy Weston — autant d’improvisateurs en quête de transcendance qui n’ont jamais caché leur fascination pour la mystique gnaoua. Plus récemment, Majid Bekkas jetait un pont entre l’Afrique du Nord et l’Europe du Nord, en alignant l’ancestral sur l’ambient avec le Magic Spirit Quartet, enregistré avec trois musiciens scandinaves et publié en 2020 sur le label ACT Records.
https://youtu.be/kjnn2aGKttU?list=OLAK5uy_mL3sTOGbKLJ9pRrIml4DGE_Yy3uGR4P_Y
En attendant la prochaine et 26e édition du festival Jazz au Chellah à Rabat programmé par Majid Bekkas en personne, celui qu’on appelle “le magicien des rencontres” était de passage à Paris la semaine dernière, invité par le festival Sons d’Hiver à se produire sur la scène du Théâtre de la Cité Internationale pour un double concert. Après un début de soirée sur des bases plutôt traditionnelles avec un Majid Bekkas guembri en bandoulière, accompagné par quatre choristes et joueurs de qarqabous, indissociables des nuits de transe thérapeuthique des confréries gnaouas, s’en est suivi un 2e set fusion en compagnie du saxophoniste Emile Parisien, du batteur Hamid Drake et du balafoniste ivoirien Aly Keita. Laissez-vous envoûter par la magie du gnaoua dans La Potion cette semaine !
Photo de Une : Majid-Bekkas ©Darem-Bouchentouf