L’histoire d’une photo qui est beaucoup plus qu’une photo.
C’est l’histoire d’une photo, une photo qui va voyager dans le temps et dans l’espace, une photo de Terry Richardson qui va servir de passage de témoins entre Nova et la chanson kabyle telle qu’on ne l’a jamais imaginé, tant par les paroles que par la musique.
En me baladant sur la toile un soir, je tombe sur un article dans un blog illustré par cette photo qui a été choisie, fin des années 90, pour communiquer sur les bons chiffres de la régie de Nova magazine, cette image a marqué les esprits, la preuve quand je tombe dessus, je cherche à en savoir plus !
Il s’agit d’un article sur un certain Lvachir Vouchlaghem (Lvachir aux longues moustaches) un auteur, compositeur et interprète de la chanson kabyle , inconnu au bataillon, pourtant je suis une experte en la matière, au vu de mes origines et de mon travail de défricheuse musicale au sein de cette bonne maison qu’est Radio Nova, et bien j’avoue ne jamais avoir entendu parler de Lvachir aux longues moustaches. Je contacte quelques ami(e)s Kabyles qui semblent tous connaître ses chansons et qui comblent non sans plaisir mes lacunes et du coup, les vôtres aussi !
Les chansons de Lvachir circulent via le Web en France et en Algérie et ont l’air d’avoir du succès, les paroles subversives dans un pays où l’Islamisme est présent, jugez-en vous-même avec la traduction de Navaras (l’auteur de l’article). La musique de Lvachir, entre musique d’Afrique de l’ouest et reggae, sert de nid douillet à des paroles trempées dans de l’acide, il chante d’une voix douce et chaleureuse des textes sulfureux, l’air de ne pas y toucher !
par ici !
Je suis donc à la recherche de Lvachir , une légende urbaine, on m’envoie sa photo (c’est jamais le même) on m’assure qu’il n’est plus de ce monde, on me rassure du contraire peu de temps après ! Décidément, cette histoire me plaît et je ne lâche pas le morceau , je continue mes recherches et je vous tiens au courant .
L’imam de mon village
(Limam tadartnegh yetsak)
Allahou Akbar toute la journée
On nous a désigné un bel imam
Il était si triste
Quand il priait tout seul
Quelle douce voix est la sienne
Il marche en ondulant des hanches
Laâziz, en Grand Enculeur
Le suit dans la mosquée et l’entube
Notre imam est beau comme une poupée
Notre imam est si mignon
La mosquée ne désemplit pas de monde
C’est avec son cul qu’il nous a ramené dans le chemin de Dieu
La révolution des femmes
(Saout ennissa)
[Youyous]
Voici les femmes, telles des ogresses
Qui affluent des montagnes
Cuisses et sein nus
Elles ne viennent pas pour cueillir des fèves
Elles [crient et] jurent par ce qu’elles ont enduré
Par les quantités d’eau qu’elles ont puisées
Par les coups qu’elles ont reçus
Qu’elles briseront les chaînes
Celui qui a un coeur sombre
Crains que ce ne soit pas une partie de plaisir
Celui qui a un coeur sombre
Crains l’embrasement pour cette fois
« Allez vous faire foutre avec votre honneur
Oh vous les dominateurs arrogants
Vous nous avez exclues de l’Assemblée [de village]
Et vous nous avez condamnées à la procréation et aux travaux de lavage
La membrane que nous portons entre nos jambes
Vous en avez fait votre honneur
Si la nuit [de noces] il arrive que son sang ne coule pas
Vous restituez la marchandise à son propriétaire »