C’est un mégaprojet complètement fou. Il s’agit de construire des îles artificielles au large des côtes de Singapour pour former une sorte de ligne de défense contre la montée des eaux.
Un tiers de Singapour se trouve à moins de cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. Vous devinez la suite, compte tenu des changements climatiques, la cité-État qui se compose de nombreuses îles est particulièrement soumise à la montée des eaux annoncée. Les autorités de Singapour ont leur petite idée : construire une barrière d’îles artificielles. Baptisé « Long Island », le projet ne fait pas vraiment l’unanimité.
Avec 6,2 millions d’habitants répartis sur 724 km², Singapour affiche l’une des plus fortes densités de population au monde. La cité-État, composée de 63 îles, est particulièrement menacée par les changements climatiques qui font craindre une montée des eaux sensibles. Il faut dire qu’un tiers du territoire de Singapour se trouve à moins de cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. Résultat, après avoir envisagé puis renoncer à la construction d’une digue de trois mètres, les autorités de Singapour viennent d’annoncer le lancement d’un nouveau projet baptisé « Long Island ».
On parle d’un nouveau territoire de 800 hectares, soit 8 kilomètres carrés ou 1 142 terrains de football pour les aficionados. Si le projet aboutissait, l’île aurait deux fois la superficie de l’actuelle Marina Bay, l’embouchure historique et le cœur de Singapour, et transformerait le parc East Coast Park, qui borde la mer, en un réservoir d’eau douce.
Il va d’abord y avoir des études d’ingénierie et d’impact environnemental. Ces études vont débuter l’an prochain et vont s’étaler sur 5 ans. Ensuite seulement, commenceront les éventuels travaux, estimés à, au moins, 100 milliards de dollars singapouriens au cours des 100 prochaines années, ce qui équivaut à 69 milliards d’Euros.
Il y a celles et ceux qui craignent la fin de nombreuses activités sportives et récréatives nautiques et puis il y a les défenseurs de l’environnement qui craignent pour les courants côtiers et les fonds marins. Mais les autorités de Singapour, en présentant leur projet, ont rappelé que la cité-État possédait une longue expérience dans le domaine de la construction, en citant l’aéroport international de Changi, le quartier financier de Marina Bay et le port de Tuas. Elles ont aussi précisé que le projet pourrait s’accompagner de solutions naturelles, comme le développement de mangroves, de récifs coralliens ou la végétalisation marine.