Bienvenue sur Internet, où il n’y a même plus besoin d’écrire un morceau pour qu’il sorte.
Explorons de nouveau ce fabuleux royaume où l’on peut croiser le meilleur de l’humanité comme ses idées les plus absurdes, internet. Une histoire qui tourne autour d’une chanson du dernier album de SZA, un des plus gros succès du R&B actuel et qui déclenche un sacré engouement sur internet.
Il y a 3 jours, une reprise de ce morceau par la pop star Ariana Grande est arrivée sur le net. Le problème, c’est qu’Ariana Grande n’a jamais posé sa voix sur ce titre. Cette reprise a donc été entièrement recréée avec une IA.
Ce concept de cover entièrement numérique n’est pas un phénomène isolé. On retrouve d’autres chansons reprises par la voix de la chanteuse originaire de Floride. Il existe même un tutoriel sur YouTube qui explique de A à Z comment faire pour répliquer à la perfection la voix d’Ariana. Étonnamment, ce phénomène est assez peu répandu pour d’autres popstars. Les covers sont surtout concentrées sur Ariana Grande, dont la voix fascine manifestement et à qui on fait reprendre Rihanna, Céline Dion, Lana Del Rey ou Taylor Swift.
Derrière quelque chose qui peut s’apparenter à des projets de fans inoffensifs qui veulent entendre de nouvelles chansons de leurs artistes favoris, jusqu’à prendre les choses en main et en fabriquer de nouvelles, cela soulève quand même quelques questions… à commencer par le consentement d’Ariana Grande. Dans cette histoire de cover, personne ne lui demande si on peut utiliser sa voix. Est-ce que les stars de la pop et les célébrités ne sont finalement pas condamnées à être dépossédées de leur voix, de leur image, et ressuscitées pour des morceaux ?
Plusieurs exemples de résurrections le temps d’un projet musical ont déjà marqué les dernières années. Tupac avait rappé en hologramme au festival Coachella, 16 ans après son décès et il y a 2 ans, une compilation proposait d’écouter des morceaux complètement fabriqués à partir d’IA reproduisant les voix d’artistes comme Kurt Cobain, Amy Winehouse, et d’autre membre du “Club des 27”, les artistes morts à 27 ans.
Ce phénomène n’est donc vraiment pas nouveau, et la tendance risque même d’augmenter car les pratiques se simplifient et se démocratisent grâce aux IA de plus en plus accessibles. Peut-être qu’un jour, les IA auront leur émission sur Nova !