Le drapeau des États-Unis ne doit jamais être retourné, sauf en signe de détresse. C’est en tout cas ce qui est écrit dans le code du drapeau depuis les années 1920. Marin, pacifiste, pro-Trump, le drapeau retourné a une longue histoire, avec un nouveau chapitre anti-Trump, depuis les manifestations samedi.
Pas de drapeau blanc face à la crise politique des États-Unis
Si vous ne le saviez pas encore, aux États-Unis ça ne va pas trop trop : droits de douane, système d’assurance maladie américain Medicare qui saute, grippe aviaire et pénurie d’œufs, coupes dans l’administration fédérale… Ah, et les droits humains bafoués, notamment ceux des femmes, des personnes queers et issues de l’immigration.
Le samedi 5 avril, des centaines de milliers de personnes ont défilé dans plus de 1 200 manifestations à travers les États-Unis, contre ces politiques trumpistes. Dans les cortèges, flottaient de nombreux drapeaux américains… retournés.
De 1920 à 2024, le drapeau retourné comme symbole de détresse.
Il est écrit dans le code du drapeau des États-Unis depuis les années 1920 que le celui-ci ne doit jamais être retourné, sauf en signe de détresse. Le drapeau américain a l’envers, c’est ainsi une longue histoire de revendications. Il a d’abord été utilisé par les marins pour indiquer qu’ils avaient besoin d’aide. Hisser un drapeau à l’envers signifiait que le bateau était en feu, en train de couler ou autre désagrément mortel. Puis, ce signal de détresse s’est généralisé à l’état global du pays : quand les États-Unis sont en danger, soit on appelle Batman, soit on retourne son drapeau.
L’histoire d’un drapeau au 101 revers (et retournements)
Le problème, si l’on considère qu’il faut retourner le drapeau quand le pays est en naufrage, c’est qu’on s’on se risque à ne pas toujours adhérer à la cause. Retourner le drapeau contre la guerre du Vietnam, oui. Pour la gestion catastrophique de l’ouragan Katrina en 2005, oui. Pour les révoltes qui ont suivi la mort de Michael Brown et Georges Floyd, oui. Mais quand le drapeau états-unien est retourné pour le mouvement trumpiste “Stop & Steal”, qu’il faut traduire en quelque chose comme : “on nous a volé l’élection de Trump”, ou bien lorsque les ultra-conservateurs étaient révoltés contre l’élection de Barack Obama en 2009, ben c’est bof.
Nous sommes face à un seul et même symbole pour des luttes qui, pourtant, s’opposent. Mais si on fait l’autruche face à ce problème, on aura la tête à l’envers pendant que le drapeau, lui, sera à l’endroit.