Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Vampire Weekend, Only God Was Above Us (Columbia)
Quatre icônes « preppy », propres sur elles, sorties des universités de l’Ivy League, Vampire Weekend est bien loin de l’esthétique destroy des Strokes. Pourtant, Ezra Koenig, Chris Tomson, Chris Baio et Rostam Batlanglij appartiennent bien à la scène rock indé new-yorkaise. À leur manière.
En 2009, on découvre (et on survalide) le titre « Cape Cod Kwassa Kwassa », un tube qui associe élites new-yorkaises et rythmes dansants inspirés du Congo. Depuis, on peut dire que ça fonctionne bien pour les new-yorkais : ils empochent deux GRAMMYs ces dix dernières années, leur dernier album en date, Father of the Bride (2019) compris.
Le petit nouveau Only God Was Above Us aura-t-il le même succès ? « Classical » un des singles de l’album est pour nous un de leurs meilleurs morceaux sorti depuis plus d’une décennie. Le clip est rétro, en mode VHS sur fond vert, et, à l’inverse du nom du single, complètement chaotique dans ses influences. Contrebasse, slide guitar en mode far west, solo de saxo free jazz, s’accumulent. Pas le temps de s’ennuyer sur la East Coast, et certainement pas en écoutant ce Only God Was Above Us.
Bonnie Banane, Nini (Grand Musique Management & Péché Mignon)
Comment vous dire à quel point on l’aime ? Bonnie Banane est une artiste qui, chaque fois, est surprenante et touche dans le mille. Moderne, surréaliste, nonchalante, allumée, suave et incisive, elle a quelque chose d’une Catherine Ringer et d’une Brigitte Fontaine et est, sans aucun doute, l’une des figures les plus audacieuses de la scène actuelle.
On la kiffe et elle nous le rend bien ! Bonnie est passée par le Nova Club de David Blot, la Potion de Jeanne Lacaille, pendant qu’on se confinait, elle faisait danser les ondes dans la Chambre Noire, l’émission de Reza Pounewatchy, et c’est chez Nova qu’elle a fêté la release de son album Sexy Planet, en 2020, et en belle compagnie – Flavien Berger et Para One étaient de la partie.
Le single annonciateur de l’album, « Franchement », donnait le ton : “Quand j’étais petite, mon plus grand rêve était de rencontrer chaque habitant de cette terre. Le monde a changé, moi avec ». Bonnie Banane dit de ce morceau qu’il est né « le jour où la population mondiale a officiellement atteint les 8 milliards.”. On lui souhaite au moins autant d’écoutes pour ce Nini !
Doja Cat, Scarlet 2 CLAUDE (Kemosabe Records/RCA Records)
La réédition de Scarlet — son album paru l’an dernier dans lequel figuraient des bangers comme « Paint The Town Red » — sort aujourd’hui. Au programme, sept nouveaux titres dont un feat avec A$AP ROCKY. C’est léger, mais ça fera l’affaire pour patienter jusqu’au prochain vrai album.
The Black Keys, Ohio Players (Nonesuch Records)
Le douzième album du groupe de rock garage américain The Black Keys a pour nom Ohio Players. Une référence évidente au légendaire groupe de funk des années 70 ; cet opus est placé sous le signe du groove. Écrit et composé en collaboration étroite avec Dan the Automator et Beck, Ohio Players infuse une bonne dose de funkiness aux sonorités blues plus traditionnelles qui ont longtemps forgé le succès du groupe.
Ce sursaut d’inspiration très syncopé, les Black Keys le tirent directement de l’esprit festif des soirées qu’ils organisaient depuis plus d’un an aux quatre coins du monde en pleine conception de ce nouvel album, au cours desquelles ils jouaient les 45 tours de leur collection personnelle.
nelick, Mon coeur bat (Entreprise)
La nonchalance amusante de Nelick est intacte. Après plusieurs mixtapes, EP et freestyles, le rappeur nelick sort son premier album, Mon Coeur Bat. C’est un univers soul et intimiste que développe cet album, avec des prods bien funky, comme sur le bouncy « 2LATE ».
S’il a le soutien d’une solide communauté de fans (les « kiwis »), il est temps désormais pour lui d’élargir ses horizons, et son public. Le rappeur s’entoure en effet du producteur Kofi Bae et du réalisateur / ingénieur du son Renaud Letang, connu pour son travail avec Chilly Gonzales ou Philippe Katerine, pour livrer sa propre définition du rap indie à la française.
Sinkane, We Belong (City Slang)
We Belong est construit comme une “lettre d’amour à la musique noire”. Parcourant des inspirations afrobeat, gospel, soul soudanaise et funk des années 70, Sinkane sonde les histoires de la diaspora noire porteuses d’espoir et d’amour.
Avec sept albums à son actif, Sinkane poursuit sa voie pour toujours nous surprendre et dépasser nos attentes. Il s’est ici entouré du gratin des musiciens et des collaborateurs pour nous préparer un album aux petits oignons ! Money Mark producteur des Beastie Boys, Casey Benjamin maestro de la fusion jazz, Aja Grant de Phony Ppl, la percussionniste Meia Noite, l’organiste Shedrick Mitchell, le guitariste Mikey Freedom Hart et les chanteurs Bilal, STOUT, Tru Osborne et Hollie Cook, seront au rendez-vous.
We Belong arrive donc comme une cerise sur le beau gâteau de sa carrière : il est maintenant temps de le déguster !