Rendez-vous annuel proposé par l’association Fonker La Réunion, le Vavangue Festival inscrit la pluralité des cultures réunionnaises dans le paysage marseillais. Cette nouvelle édition, la 4ème du nom, s’attache à faire découvrir et partager une des spécificités de l’Île Bourbon, à savoir le Kabar Kréol. Pratiques culturelles héritées des pratiques cultuelles des populations malgaches et bantoues déportées sur l’île en esclavage, le kabar kréol ou servis kabaré marque l’attachement aux anciens, aux ancêtres auxquels il est traditionnellement rendu hommage toute une nuit et avec ferveur. Il fut aussi le vecteur de revendications politiques impulsées par le Parti Communiste Réunionnais dans les années 70, ce qui rendit un peu plus ardue encore mais aussi un peu plus poignante aussi, sa pratique. Quelques grands noms (Firmin Viry, Gramoun Lélé ou Danyel Waro) ont marqué ou marquent encore aujourd’hui, son histoire et plus généralement, celle du maloya. Fierté d’un peuple aux origines multiples, il est un symbole du vivre ensemble, de cette idée de la laïcité qui ne conçoit pas les religions comme des lieux d’exclusion, mais bel et bien de retrouvailles et d’échanges.
« En métropole, un mouvement kabar ouvert à tous, s’enracine à Paris, Lyon, Aix ou Marseille. A chaque fois, il est porté par les diasporas réunionnaises locales et leurs amis » confie Sandra Richard, la pétulante responsable de Fonker La Réunion, qui n’hésite pas à travailler, à collaborer avec les structures qui comme elle maintiennent, quelque part dans l’Hexagone, un lien, un contact avec l’île lointaine. C’est ainsi par exemple qu’elle a conçu sa soirée d’ouverture (le 7 /04) conviant au Molotov pour un Grand Kabar Kréol, les formations Ti’kaniki (Lyon) et Banyan (Marseille). De la capitale, descendra samedi 21 avril, Transkabar, la toute dernière formation initiée par Jean-Didier Hoareau (voix kayamb) et Stéphane Hoareau du groupe Girafe. Rejoint par Théo Girard à la contrebasse et Ianik Tallet à la batterie, ce combo revisite le maloya né des Servis Kabaré entre tradition, religion et musique actuelle. Déjà invité comme artiste au Festival , Jean-Didier Hoarau donnera aussi en complément de l’exposition sur le Servis Kabaré à la Cité de la Musique, une conférence musicalisé ainsi qu’un nouvel atelier de chant chorale maloya. À noter qu’une projection au Vidéodrome 2 (le 15/04) de La Danse des Esprits à la Réunion, le documentaire réalisé par l’ethnologue au C.N.R.S. Françoise Dumas-Champion finira de répondre à toutes vos questions quand à ce rituel musical d’ordre thérapeutique comme il peut en être des cérémonies gnawas, pour ne citer que celui-ci.
Nova aime ce festival militant, réalisé sans subvention « par manque de temps ». Nova et le Vavangue offrent des places pour le Grand Kabar Kréol au Molotov et tout autant pour Transkabar à la Cité de la Musique de Marseille. Rendez-vous ici-bas avec le mot de passe libéré sur la page facebook Nova aime. Quant aux menus détails du festival (programmations, horaires, adresses) rendez sur sa page facebook.