L’interview Nova.
Ray BLK sortait l’année dernière son excellent premier mini-album, Durt. On y découvre l’univers singulier de la jeune chanteuse/rappeuse britannique, ses premières batailles à travers chaque morceau. Celle qu’elle a mené pour se sortir du tumulte de son quartier, « I won’t lie, finding a way out is our dream » (My Hood). Celle qui lui a permis de surpasser ses amours déchus. Elle profite d’ailleurs de cet album pour envoyer balader la gente masculine de manière plus ou moins suggérée, « You’re wanting somethin’ real/I don’t care what you feel, not now » (Chill Out).
Et sûrement aussi, la bataille d’une jeune femme qui veut donner une voix à celles qui ne peuvent pas librement s’exprimer. À 23 ans, Ray BLK a besoin de faire de sa musique un porte-drapeau, que ce soit le sien ou celui d’une communauté. Comme ce fut le cas il y a quelques mois quand, après avoir visionné un documentaire sur l’oppression de la communauté LGBT en Jamaïque, elle décide de partir à sa rencontre, et de lui donner une nouvelle visibilité avec le clip déroutant du titre Chill Out.
Sur ce premier album, Ray BLK se fait accompagner par Stormzy, Wretch 32, ou encore par le producteur SG Lewis. Chaque morceau est une nouvelle démonstration de son sens de l’esthétique musicale, avec des productions aux rythmiques bien senties, efficaces, sur lesquelles Ray vient développer son rap ou sa voix soul, impressionnante.
Qu’il soit rappé ou chanté, le message de l’artiste britannique nous atteint directement. C’est peut-être pour cette raison qu’elle remportait le BBC Music Sound Of 2017, et qu’elle se faisait une place dans les crédits du prochain album de Gorillaz, sur le morceau « The Apprentice ».