Entretien avec l’auteur de « Gomorra ».
« La fascination pour le mal, c’est dangereux et ça t’envahit. J’ai rencontré des mafieux violents et vulgaires, d’autres fascinants et très intelligents. Pour me protéger, j’ai une méthode : je reconnais ma fascination, mais je cherche à la démonter. »
Depuis la publication de Gomorra, son « roman de non-fiction » sur la mafia napolitaine (2006), l’écrivain et journaliste italien Roberto Saviano, 37 ans, vit sous protection policière permanente. Ce qui ne l’a pas empêché d’enquêter sur le trafic mondial de cocaïne (Extra pure, 2014) ou les enfants de la Camorra, sujet de son premier véritable roman publié fin 2016 en Italie. Notre journaliste Marie Misset l’a rencontré à Paris, pour la deuxième édition du festival Italissimo.
Que change la compagnie de gardes du corps dans la vie d’un enquêteur ? Pourquoi écrit-il de manière obsessionnelle sur les figures du Mal, des parrains siciliens aux narcotrafiquants du Mexique, de Colombie ou du Nigeria ?
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