La compilation dont on vous parle aujourd’hui est pensée pour être la playlist idéale à faire tourner quand on occupe le bureau d’un PDG d’une compagnie pétrolière.
Cette compilation, sortie le 28 octobre dernier, s’appelle The Eleventh Hour: Songs for Climate Justice. Elle réunit des morceaux de Fake Fruit, Frankie Cosmos et de Moby, des artistes engagés dans la bataille pour le climat qui livrent ici des morceaux exclusifs pour la bonne cause. À la sélection des morceaux de cette compilation, on retrouve le réalisateur Adam McKay, le cinéaste derrière les films The Big Short, Vice et plus récemment Don’t Look Up.
Ce dernier, sorti sur netflix en 2021, était le pastiche qui mettait en scène Jennifer Lawrence et Leonardo DiCaprio dans la peau de deux scientifiques qui font une découverte affolante : le monde va disparaître dans quelques mois, frappé par une météorite. Ce récit est une parodie évidente du monde dans lequel nous vivons où les scientifiques peinent à alarmer le reste de la population sur une catastrophe imminente. Et ce, même après tout leur travail synthétisé dans des rapports du Giec qui ne sont que très rarement lus.
Ce film avait néanmoins démontré la force de points de ralliement que peuvent créer les créations visuelles et sonores. À la suite du film, des manifestations “Look Up” s’étaient organisées, dans la vraie vie, un peu partout sur la planète. Sur les bannières, brandis fièrement par les manifestants, on pouvait lire des slogans repris du film et des images comparant nos figures politiques et populaires à celles de la parodie.
Don’t Look Up avait donc fourni un vocabulaire et généré un regain d’intérêt qui a permis une importante mobilisation, démontrant ainsi un certain pouvoir que possèdent les créations artistiques qui peuvent nous aider à imaginer des futurs alternatifs et décroissants. Une autre voie plus optimiste que celle dans laquelle on semble bien engagé et qui se dirige vraisemblablement vers un mur.
Avec la compilation The Eleventh Hour: Songs for Climate Justice, l’objectif est double. D’une part, collecter des fonds pour la Climate Emergency Fund, qui soutient l’activisme non violent et la désobéissance civile dans la bataille climatique, et d’autre part sensibiliser une fois de plus à cette cause via la musique et l’influence de ses interprètes.
Si tout ça ne marche pas, on peut toujours se tourner vers les étoiles pour demander de l’aide aux écolos qui existent peut-être sur d’autres planètes. C’est ce que semble vouloir faire Marinero, musicien et compositeur aux influences sixties, sur le dernier titre de la compilation, “SOS To The Cosmos”.