Aujourd’hui dans Vitamine Liot, un morceau qui parle de langue de bois.
Michael, tous ces débats politiques ça te donne envie de parler de la langue de bois ?
Ces louvoiements des Républicains, ces vas-et-viens pour éviter de donner ou pas le soutien de l’un à l’autre, c’est ce que l’on fait quand on n’a envie de dire ni oui ni non. C’est ce que font les politiciens et c’est ce qu’on appelle faire de la langue de bois.
Déjà, je me suis intéressé à l’origine de cette expression française.
C’est une expression que l’on définirait par : “cet ensemble de manœuvres rhétoriques pour détourner la conversation, pour cacher l’intention réelle”.
Il semblerait qu’elle vienne du russe et plus précisément de l’expression la “langue de chêne”. C’est comme ça que les Russes se moquaient du vocabulaire bureaucratique de l’État du tsar avant la révolution.
Par translation, c’est comme ça qu’en France on a commencé à désigner en se moquant du langage stéréotypé de la Russie soviétique.
On utilise le mot “bois” pour suggérer ici le côté rigide, un peu mort, de cette langue, de ce vocabulaire. Et ce matin, je voulais réparer cette injustice faite au bois dans cette comparaison malheureuse, en jouant ce morceau de Claude Nougaro, “Langue de bois”. Il choisit de se saisir de l’expression en l’extirpant de sa connotation politique, rhétorique et en choisissant une vision littérale et poétique du mot. Contre la parole des politiciens, il oppose donc celle du bois, celle des arbres.
C’est un très beau morceau issu de son tout dernier album paru en l’an 2000, Embarquement immédiat. Nougaro s’adresse sur ce morceau aux politiciens avec cette jolie punchline : “Jactez, beaux messieurs sans remords, vous ne valez pas un sycomore”.
Écoutons Claude Nougaro qui s’y connaissait pas mal en langue et qui nous parle ce matin de langue de bois.
Visuel © Embarquement Immédiat