Aujourd’hui dans Vitamine Mo, Morane Aubert nous parle du père de l’afrobeat : Fela Kuti !
Morane tu as trouvé un musicien qui comme Rachida Dati a décidé de créer son propre petit royaume pour y imposer ses propres petites règles…
Oui et il s’agit de Fela Kuti, père de l’afrobeat, héros musical et politique nigérian. Au début des années 70 alors qu’il vient de rentrer des États-Unis, il décide de transformer sa grande demeure – située en banlieue de Lagos – en communauté dont il déclare l’indépendance vis-à-vis du gouvernement nigérian.
Cette communauté, il la surnomme : “La République de Kalakuta”. Clin d’œil cynique au nom qu’on avait donné à sa cellule alors qu’il était emprisonné pour soupçon de détention d’herbe : Calcutta, ça veut dire “vaurien” en Yoruba.
Dans cette République fondée par Fela Kuti, il y a des dizaines de personnes qui vivent autour du musicien. Beko son frère notamment, qui monte une clinique pour soigner les gens gratuitement.
“Fela reçoit ses visiteurs assis sur l’un ou l’autre de ses deux trônes, son saxo toujours à portée de main”
Le Parisien
Dans le Royaume de Fela, on fume pas mal de marijuana, si on se dispute, c’est lui qui juge. Le condamné est invité à se repentir sur la terrasse qui fait office de prison.
Il y a beaucoup de musique évidemment, Fela Kuti y fait répéter son groupe Afrika 70. Il aime tellement être à la tête d’un royaume qu’il va jusqu’à faire financer un film à sa gloire : « The Black President ».
Problème, l’engagement de Fela Kuti, qui dénonce la corruption, et se place du côté du peuple, irrite le gouvernement. En 1977, un millier de soldats débarque à Kalakuta. Ils brûlent sa maison. C’est la fin de son règne. Il s’exile au Ghana, mais cette période, celle de Kalakuta, a été très productive pour Fela, sur le plan musical.
Il sort notamment l’album Expensive Shit en 1975 sur lequel on retrouve ce morceau, classique, “Water No Get Enemy”.
Visuel © « Expensive Shit » de Fela Kuti