Aujourd’hui, un morceau signé Elliott Smith, un musicien qui s’y connaissait en peines.
Alors, cette chronique des jours qui ont changé la vie d’Anne Hidalgo, ça t’inspire quoi ?
Ça me donne envie de revenir sur l’inimitié entre elle et Bertrand Delanoë, je dois avouer que je ne me doutais pas que ça allait jusque-là. Et donc ça me donne envie de jouer un des morceaux les plus cruels que je connaisse. Quoique les paroles ne sont pas si terribles, et même si la mélodie est douce, et oui, c’est vrai que la voix du chanteur est tendre. Mais voilà, parfois la douleur se cache.
Elliott Smith, l’auteur de ce morceau, a grandi dans une maison très austère, très grise, qui s’est installé à Portland tout jeune, parce que fasciné par la scène rock alternative qui s’y développait. Et puis il s’est mis à composer pour accompagner sa vie, qui n’a jamais été très simple. Il avait une âme pleine de spleen, il aimait l’amour, la drogue, l’alcool, la philosophie, la musique.
En 2000, il compose le morceau “Somebody That I Used To Know”, (“Quelqu’un que j’ai connu”, en anglais). Un morceau écrit après une rupture – peut-être amoureuse, peut-être amicale – où il décrit avec une justesse folle le fossé qui se creuse entre deux personnes qui se sont aimées.
Le temps passe, fait son affaire, et finalement avec le recul le musicien réalise que s’il a souffert, s’il a cru mourir de douleur, désormais le nom de l’autre n’est plus qu’un lointain souvenir, celui d’une connaissance qu’on a perdu de vue.
C’est cruel, comme la politique, comme les soap opera, comme la vie.