Direction les Calanques, on vous emmène dans la cité phocéenne avec ce morceau signé Rachid Taha et Carte de Séjour : « Bleu de Marseille » !
Ce matin Sophie, on écoute un morceau qui nous emmène ailleurs qu’à Paris ?
Certes Paris a inspiré quelques géniaux morceaux – dont le titre de « Paris » de Taxi Girl avec un Daniel Darc particulièrement cinglant qui crache à sa manière sur notre capitale tout grise. Mais je me suis dit qu’on avait aussi envie d’entendre chanter d’autres villes de France. Et j’ai eu l’embarras du choix, entre Nantes, Sète, Biarritz, Brest, Lille qui ont chacune inspiré de nombreuses œuvres et finalement j’ai pris la direction des Calanques.
Avec Carte De Séjour, le groupe de Rachid Taha qui en 1984 compose le morceau « Bleu de Marseille ». À l’époque, il vient de participer à la Marche pour l’Egalité et contre le racisme, qui allait de Paris à Marseille, lui qui est né en Algérie, qui est arrivé en France à 10 ans et qui s’est toujours engagé contre le racisme. Avec son corps, son esprit punk, sa gouaille et ses morceaux.
Par exemple, avec ce morceau « Bleu de Marseille » qui raconte plein de choses. D’abord il évoque une mode vestimentaire, celle du Bleu de Chine, une veste que beaucoup de travailleurs portent à Marseille et qui a eu son petit succès aussi dans les villes et villages d’Algérie. Ensuite, il y parle d’exil, des espoirs qu’incarnent les grandes villes françaises que sont Lyon, Paris et Marseille. Il évoque aussi les désillusions.
Et puis, il parait aussi que ce morceau aurait été discrètement adressé à la municipalité, et à Gaston Defferre, le maire avec qui le musicien aurait été en conflit à propos d’une représentation censurée.
Bref, comme souvent avec Rachid Taha c’est un morceau qui communique beaucoup d’émotions, qu’elles soient joyeuses ou combatives.
Visuel © Carte Blanche