Macron qui nous promet du travail, du travail et encore du travail, ça nous donne un petit coup de blues.
Et ça me donne même envie de vous passer un morceau bien nommé : « Capitalist Blues », par la musicienne Leyla McCalla. Une artiste new-yorkaise d’origine haïtienne dont on a toujours aimé la poésie et les engagements. Elle est multi-instrumentiste et joue du banjo, de la guitare, du violoncelle et mélange plusieurs niveaux de musicalité et de réalité dans ses textes. Parfois, elle donne corps au patrimoine haïtien en créole, parfois elle raconte en anglais le monde qu’elle observe. C’est entre le jazz de la Nouvelle-Orléans, le zydeco de Louisiane, le rara haïtien.
En 2019 elle a donc créé ce blues du capitalisme. Le titre est présent sur son album du même nom, elle y raconte la soif inextinguible du marché, qui demande aux travailleurs d’augmenter leurs objectifs, leurs chiffres d’affaires, leur rythme de travail. Elle raconte les requins et la froideur des cols blancs qui fixent ces obligations. Et c’est vrai qu’on peut tout à fait être pris par cette lassitude quand on entend Emmanuel Macron qui espère reculer l’âge de la retraite et réformer le RSA pour le conditionner à une recherche d’emploi.
À la santé de celles et ceux qui trinquent toujours plus que les autres on écoute Leyla McCalla sur Nova.