Aujourd’hui dans Vitamine So : un morceau apaisant du producteur japonais disparu trop tôt, c’est « Feather » de Nujabes
Chaque matin juste avant Alpha Beta Nova , Sophie Marchand met en musique l’actualité d’ Un Nova Jour Se Lève avec un morceau faisant lien avec l’information du jour.
Alors Sophie ce matin as tu trouvé ton maître zen de la politique ?
Et bien non, et je ne sais pas trop à quel point je crois en la méthode de méditation et de relaxation de Jean Luc Mélenchon. Alors j’ai décidé de miser sur un homme en qui pour le coup j’ai confiance, ou en tout cas dont je sais déjà les pouvoirs d’apaisement pour les avoir observés à travers le temps : c’est Nujabes.
Nujabes, je sais que certains d’entre vous en sont déjà fans. C’est un homme qui est né Jun Seba au Japon en 1974, et qui dans les années 2000 s’est fait connaître à travers le monde en tant que maître d’un hip hop très doux et relaxant. Je vais même aller jusqu’à dire zen. À l’époque, on n’avait jamais entendu ça : la mode était plutôt à du hip hop soit très technique, soit gangster, soit léger. Et pourtant, tranquillement, sereinement, Nujabes a convaincu et converti des auditeurs partout en Europe, au Japon, aux Etats-Unis que ce qui leur faisaient du bien, c’est sa musique à lui. C’était l’époque des blogs, des forums où l’on se faisait circuler des albums sous le manteau comme d’autres se refilent des médicaments ou des drogues.
Et de ce fait : Nujabes est un peu un remède, en tout cas c’est l’effet qu’il fait : il relaxe. C’est pour ça qu’aujourd’hui ses morceaux sont dans quasiment toutes les playlists qui s’appellent ‘Chill Wave’ ou ‘Chill Hip Hop’ qui ont fleuri sur internet depuis quelques années. Et que chaque fois que l’on joue un de ses morceaux sur Nova, on reçoit des messages de personnes qui ont été chamboulées en l’écoutant.
Ce talent là, ou en tout cas cette spécificité, Nujabes l’a développée avec le temps, et l’expérience. Dans sa vie, il a tenu une boutique de disques, été boss de label, et c’est grâce à ça qu’il a découvert le jazz, mental, spirituel, ou les instrus de hip hop américain qui l’ont tant influencé. Il a aussi composé des bandes sons d’animés, de Samurai Champloo, et il a apprit comme ça à faire naître des images en quelques notes à peine.
Je parle au passé, parce que Nujabes est décédé en 2010, avant de comprendre à quel point il avait aidé certains de ses auditeurs à souffler et à se détacher de la réalité grâce à sa musique.
Mais voilà puisqu’il nous reste ses albums, très inspirants, je me dis que ce sont des béquilles qu’il est utile de toujours garder près de soi. Parce que dans le fond oui, Mélenchon a raison : nous avons besoin d’harmonies entre les êtres humains, et avec la nature. Mais si ça ne le dérange pas, on va juste chercher d’autres maîtres Zen que lui, et par exemple Nujabes.
Détendez-vous, respirez avec le bas du ventre, concentrez vous sur ce que vous ressentez dans votre corps, sur votre peau, dans vos sens, voici Nujabes et son morceau Feather.