Aujourd’hui Sophie Marchand parle d’avant-garde en revenant sur le meeting olfactif de Jean-Luc Mélenchon.
C’est un morceau qui était hyper-avant-gardiste et qui à l’époque a un peu été mal compris. En plus, c’est un morceau qui s’appelle Fifth Dimension et c’est un titre génial des Byrds. Les Byrds c’est un grand groupe de rock, de pop, de psyché californien, qui a été très influent, notamment sur la jeunesse hippie qui entendait les messages des Byrds comme des sortes de révélations sur le monde.
Et en 1966, alors qu’ils ont habitué le public à chanter du rock et de la folk, et notamment des reprises de Bob Dylan, ils sortent un disque encore plus perché qui tire vers le jazz spirituel, qui s’inspire de mystiques et de traditions indiennes, et qui s’intéresse au futur et à la physique quantique. Notamment dans la chanson qu’on va écouter qui, d’après son compositeur, est un meltingpot pot où se croisent la théorie de la relativité d’Einstein, le soufisme, la métaphysique et la question des multi-dimensions. Une pensée holistique comme on dit, et assez précise, mais que tout le monde ne va pas saisir. Le public va croire que les Byrds ont tout bonnement beaucoup pris de LSD et parlent de trips cosmico-hallucinogènes. Et on ne voit pas vraiment plus loin que ça.
Alors que cette chanson est top, et surprenante dans le fond et dans la forme. Et c’est avec le temps, et les explications, qu’on a compris de quoi elle parlait vraiment. Et peut-être qu’avec Mélenchon, c’est pareil, dans quelques années, on se dira : mais il avait raison de faire son meeting en 7 dimensions, c’était ça le futur à côté duquel nous étions passés.