Aujourd’hui dans Vitamine So, le titre « Human After All » des Daft Punk.
Chaque matin juste avant Alpha Beta Nova , Sophie Marchand met en musique l’actualité d’ Un Nova Jour Se Lève avec un morceau faisant lien avec l’information du jour.
Alors ce matin Sophie tu as voulu analyser les mots qui servaient à parler dans les médias de la séparation des Daft Punk ?
Oui parce que je crois n’avoir jamais vécu ça, n’avoir jamais vu une telle onde de choc pas uniquement dans la presse musicale mais aussi dans la presse généraliste ou sur les réseaux sociaux. Tout le monde y va de sa tribune, de ses hommages et de ses souvenirs. Il y a ceux qui étaient là aux premières soirées Respect de David Blot quand en 1996, les Daft partageaient l’affiche avec Cassius au Queen, et que la soirée était gratuite, en open bar. Il y a ceux qui rêvaient du prochain concert XXL pour y emmener leur enfant et leur transmettre quelque chose. Il y a ceux qui s’en doutaient, parce que tout était écrit dans le film Electroma, duquel est tirée la scène de leur film de divorce. Il y a ceux qui tombent des nues, qui croient dur comme fer au coup de communication et qui cherchent ce qu’il y a après l’épilogue.
Après tout les Daft nous ont habitués à ce genre de surprises. Il y a les collectionneurs, qui ont tous les vinyles, les T Shirt, les tickets de concert, ou ceux qui ont cessé d’être convaincus avec Random Access Memory. Bref il y a de tout. Et ce qui est fou surtout c’est de voir que l’émotion traverse les générations, les pays et les genres musicaux. Comme si la force des Daft avait été, progressivement, en 28 ans de carrière, de conquérir des planètes petit à petit. Passant des petits clubs piliers de la french touch aux immenses scènes de festival, des premiers clips déjà pensés comme des œuvres d’art aux films arty longs formats. Du sample réalisé patiemment dans une chambre d’ado, aux collaborations avec les auteurs mêmes de ces samples. Et pour la première fois, la temporalité des Daft Punk qu’on a toujours crus robotiquement éternels, dont on ne savait jamais où ils étaient ni ce qu’ils faisaient, rejoint celle des êtres humains. On sait désormais que eux aussi ont une fin, comme notre jeunesse, comme nos premières histoires d’amour, comme les humains après tout. Et en attendant de savoir s’il y a de la vie après la mort, écoutons leur titre « Human After All ».
Crédit © Pochette de Human After All, des Daft Punk