Aujourd’hui, la voix jeune et fragile de Gloria Ray qui se promet s’y arriver.
Anne Hidalgo promet des choses et toi Sophie, qu’est-ce que tu nous joues ?
Un morceau qui justement parle de ça : de promesses. On a l’habitude en politique de grandes paroles en l’air qui sont rarement respectées une fois l’élection advenue. Et même si c’est justement ce que lui reproche ses opposants, il faut admettre qu’Anne Hidalgo a pour une fois tenu ses paroles. Elle l’a fait reculer, la voiture dans Paris, elle a piétonnisé les voies sur berge, aujourd’hui on roule à 30 kmh. Bref : et même si c’est peut-être ce qui l’empêchera d’atteindre l’Elysée, elle a parlé droit.
Et tout ça me donne envie de jouer un morceau de soul de Chicago, signée par une certaine Gloria Jay. C’est un morceau qui a une histoire à tiroirs et pleine de mystères. À 16 ans alors qu’elle est chanteuse de Gospel dans une Église baptiste, elle se fait repérer par un producteur.
Or cet homme travaille aussi avec d’autres musiciennes, dont une certaine Theresa Eagins avec qui il a prévu d’enregistrer le morceau “Know What You Want”. Tout est organisé, sauf qu’au dernier moment, Theresa lui annonce qu’elle a décidé de ne plus chanter qu’à l’Eglise, finie pour elle la musique séculaire. Et ne sachant vers qui se tourner, le producteur décide d’appeler à la rescousse Gloria Jay qui va donc improviser et enregistrer ce titre-là. Alors qu’elle est toute jeune, encore en train de chercher sa voix, elle doit chanter un morceau qui transpire l’indépendance et la confiance en soi. Elle le fait, mais ne peut effacer complètement sa timidité, sa naïveté, et c’est ça qui fait la beauté de ce titre.
Pourtant, quand il sort en 1977, quasiment personne ne l’entend. Tout le monde passe à côté de sa puissance discrète, et il a fallu attendre une réédition, faite par le label de Floating Points que le monde entier est tombé dessus. Vous allez voir, c’est hyper beau et touchant parce que Gloria Jay se répète avec une voix jeune et fragile : je vais y arriver, je vais le faire, je vais atteindre mon but.
Et on finit par y croire.