Aujourd’hui dans Vitamine So, un poème de Victor Hugo reprit par la chanteuse Colette Magny
Chaque matin juste avant Alpha Beta Nova , Sophie Marchand met en musique l’actualité d’ Un Nova Jour Se Lève avec un morceau faisant lien avec l’information du jour.
Alors Sophie, tu nous joues quoi ? on écoute quoi ? c’est quoi le morceau que tu veux jouer ?
Ah les longs trajets de voiture, ces questions qu’on pose en boucle, ces jeux un peu longuets qui font passer la route. Et ses chansons. Ces fameuses chansons, qu’on chante à tue-tête. Parfois ce sont celles qui passent à la radio, et parfois ce sont celles qui sont justement faites pour être chantées pendant des heures. Et vous savez quoi : j’ai trouvé la chanson qu’il vous faut et la figure de style qui va avec.
Tout ça m’a donné envie de vous réveiller avec ce mot sexy qu’est : l’anadiplose. L’anadiplose, à la base c’est la figure de style qui consiste à reprendre le dernier mot d’une phrase pour en commencer une nouvelle. Vous voyez la comptine : 3 petits chats, chapeaux de paille, paillasson. Et bien c’est exactement ça. C’est une anadiplose. Qui permet de commencer une phrase sans jamais la terminer, comme une boucle infinie.
Et si c’est surtout une figure littéraire, ça a aussi pas mal servi dans la chanson parce que ça permet de créer des morceaux surprenants et rebondissants. Gainsbourg, Odezenne, IAM s’en sont parfois servi.
Mais ça n’est pas eux que je vais jouer ce matin, c’est Colette Magny, qui était une grande compositrice et qui a souvent chanté des poèmes d’Aragon, de Rimbaud, des textes politiques, contestataires, engagés. Et elle avait une voix qui ne s’oublie pas Colette Magny : un timbre profond, éraillé, singulier.
Et si elle a connu quelques succès, notamment l’excellent morceau « Melocoton », elle a aussi repris des textes rares de la littérature et par exemple un poème en anadiplose écrit par Victor Hugo en 1829. Ce poème s’appelle « La Blanche Aminte », et c’est un texte qui donne l’impression que celui qui le lit ou la poétesse qui le chante bégaie. Mais petit à petit on réalise que c’est beaucoup plus fin que ça et comme à la fin d’Inception on sort un peu retourné, au point qu’on a envie de réentendre le morceau pour tout bien comprendre. Et puis une fois qu’on a compris le procédé, de le chanter en boucle et à l’infini.
Vous allez voir cette anadiplose là elle est encore plus cool que 3 petits chats, et c’est tellement hypnotisant qu’on en oublie qu’il nous reste 45 jours de route jusqu’à la destination. C’est Colette Magny, avec le titre « la Blanche Aminte ».