Aujourd’hui dans Vitamine So et en l’honneur de notre journée spéciale Gainsbourg, le titre « La Nuit d’Octobre », sorti en 1959.
Chaque matin juste avant Alpha Beta Nova , Sophie Marchand met en musique l’actualité d’ Un Nova Jour Se Lève avec un morceau faisant lien avec l’information du jour.
Sarah Lou et Marie coucou, écoutez ce matin pour la journée spéciale Serge Gainsbourg, j’ai eu envie de vous jouer un Serge poétique, inspiré de la grande littérature, encore jeune, et fougueux.
C’est connu mais Gainsbourg a toujours beaucoup lu la poésie et la littérature du 19ème siècle : il a chéri Huysmans, Baudelaire, Flaubert, il a repris et adapté à son verbe Verlaine ou Rimbaud. Et il s’est fait une place parmi les poètes comme ça, en tissant son romantisme et ses excès parmi ceux de ses idoles.
Pour moi ce Gainsbourg là, le littéraire timide et méticuleux, c’est aussi celui que je préfère, parce que je le trouve plus aimable que le Serge provocateur, dont on découvre les facéties, les roublardises et les dérapages avec les années et à propos de qui on n’a pas encore trouvé les mots justes.
Bref, le morceau de Gainsbourg que je veux vous jouer date de 1959. Le musicien a alors 31 ans, il est encore un jeune homme tendre et lyrique, mais résolument moderne. Il aime le jazz, les percussions, les réinterprétations. Et donc – pour conjuguer ses passions – il décide de reprendre « La Nuit d’Octobre » – un poème d’Alfred de Musset. À l’origine, « La Nuit d’Octobre » est un long échange entre un poète et sa muse, inspiré de la vie réelle de l’auteur. Musset qui vient d’apprendre les infidélités de sa femme George Sand, y crache son fiel et sa rancoeur. Mais il écrit aussi à la place de la muse, elle qui tente de le raisonner et de lui faire admettre que la douleur est parfois nécessaire – mais qu’il faut savoir l’accueillir sans colère.
Ce qui est rigolo c’est que Gainsbourg ne va choisir qu’un seul passage de ce long échange – et ne garder que la strophe sur la frustration, ce qui donne finalement une chanson magnifique mais bourrée de ressentiment. Et l’on sent que pour Gainsbourg l’amour a toujours été une ambivalence – une source d’inspiration, de joie mais aussi de désespoir et peut-être de hargne.
En tout cas voici son magnifique morceau – « La Nuit d’Octobre ».
Crédit © Pochette de La Nuit d’Octobre, de Serge Gainsbourg.