Aujourd’hui dans Vitamine So, la magnifique lettre d’un grand père à son petit fils, signé Shurik’n, c’est « Lettre ».
Chaque matin juste avant Alpha Beta Nova , Sophie Marchand met en musique l’actualité d’ Un Nova Jour Se Lève avec un morceau faisant lien avec l’information du jour.
Alors cette lettre de Maurice Grimaud, je crois que ça t’a donné envie de répondre avec une autre lettre ?
Oui, une lettre classique de la chanson française, du rap français plus précisément. Parce qu’il y a une tradition de l’écriture épistolaire dans le milieu du rap, notamment liée au passage de certains rappeurs en prison.
Par exemple, il y a celle de Lunatic, entre Ali et Booba, à l’époque où ce dernier est emprisonné après un braquage de taxi. Aux Etats-Unis, on sait aussi que 2Pac s’échangeait des lettres avec Jim Carrey quand il purgeait sa peine.
Mais y a pas que dans cette situation là que l’épistolaire sert, non il y a des centaines d’autres exemples de lettres qui ont servi à exprimer ce qu’on n’arrive pas à dire en face, et ce qu’on a envie d’immortaliser.
Et parmi tous ces exemples, je voulais vous jouer celle composée, écrite, interprétée par Shurik’n en 1998. Parce qu’elle est, à mes yeux en tout cas, assez parfaite.
Dans ce texte, le rappeur marseillais se met dans la peau d’un grand-père qui fait ses adieux à son petit-fils, et qui lui donne quelques précieux conseils, le rassure, lui transmet ce qu’il a encore le temps de lui apprendre.
C’est bien écrit, c’est honnête, et surtout ça parle d’une intimité, entre des pères et des fils, dans des milieux peu favorisés, qu’on représente rarement. Et c’est aussi à ça qu’on reconnait les belles lettres, c’est qu’elles font entendre une subjectivité et un sentiment profond.
En plus l’instru ne gâche rien, l’âme qu’y met Shurik’n se ressent.
Voici sa lettre.
Visuel © pochette de Où Je Vis de Shurik’n