Aujourd’hui dans Vitamine So, un morceau qui sent la liberté, le printemps, le soleil et les fleurs qui poussent.
Ces politiques qui ont envie de voir la vie fleurir à nouveau Sophie, ça t’inspire un morceau ensoleillé ?
Ça me donne envie de vous jouer une artiste géniale et punk : Lizzy Mercier une égérie de la new wave, no wave française. Une femme qui a une vie assez dure, mais qui a eu le temps de marquer l’histoire avec quelques albums assez fous et des morceaux qui à leur manière respirent la vie. Surtout qu’elle-même vivait les choses intensément.
Dans les années 80, Lizzy Mercier Descloux tombe sur une cassette audio de musique sud-africaine, et elle tombe amoureuse des sons qu’elle découvre. Alors elle décide d’aller voir sur place, d’aller écouter les musiciens de Johannesburg et du township de Soweto, qui est un des foyers de la contestation politique. On est en plein apartheid, les voyages en Afrique du Sud ne sont pas si courant – mais elle veut être au cœur de cette création artistique alors elle s’y installe un temps.
Et ce qu’elle entend lui plaît tellement que ça lui inspire un album entier : Zulu Rock, qu’elle enregistre sur place avec des musiciens sud-africains. Un disque qui ne va pas être un carton commercial. C’est les débuts de la sono mondial, et elle a en plus oublié de créditer les musiciens sud-africains avec qui elle a bossé, mais qui malgré tout contient quelques ovnis inoubliables.
Et notamment le titre « Mais Où Sont Passées Les Gazelles” – un tube qui sonne ni comme de la variété française, ni de la musique sud africaine. Mais comme un mélange des deux. En fait elle adapte phonétiquement un morceau des Mahotella Queens qui s’appelle « Kazet ». Le Kazet devient Gazelle et le titre que Lizzy Mercier Descloux crée comme ça, je trouve que c’est le genre d’air qui te fait te sentir vivant.
Ça sent la liberté, le printemps revenu, le soleil qui rassure, les fleurs qui poussent, les gazelles qui gambadent.
Visuel © Pochette « Mais où sont passées les gazelles » de Lizzie Mercier Descloux