Aujourd’hui, on parle ploutocratie avec la Scred Connexion.
Sophie, quelle serait la bande son idéale pour rythmer ce documentaire sur Valérie Pécresse ?
Écoute, ce que je retiens notamment du biopic fantasmé par Mahaut, c’est l’idée de la prédétermination sociale de Valérie Pécresse, qui incarne, peut-être plus que tout autre candidat, ce que la reproduction sociale veut dire. Le fait est que quand on naît à Neuilly, dans une famille universitaire, industrielle, politisée – quand on naît dans de bonnes conditions – on avance plus simplement. C’est ce qu’on appelle la ploutocratie et si c’était une discipline olympique la France se classerait bien.
Je me dis que si la vie de Valérie Pécresse était filmée comme un documentaire, il faudrait un moment d’émotion où l’on parle de ça, où on lui demande comment elle va faire pour convaincre non pas ses pairs ou les élites dont elle fait partie, mais le peuple. Comment va-t-elle prendre conscience de cette France qu’elle ne croise pas tous les jours ? Et là : boum ! Plan serré sur son visage pendant qu’elle pense et en bande-son, je vois bien le morceau “Partis de Rien”, un titre composé en 2000 par la Scred Connexion, avec Fabe, Haroun, Koma, Mokless sur un sample de qualité.
Un titre qui, il y a 21 ans, évoquait déjà avec les mots justes l’ascenseur social bloqué, l’absence de perspectives que la France offre à certains de ses enfants. Un morceau auquel je trouve qu’il est difficile de rester insensible.