Aujourd’hui, Sophie Marchand demande des comptes et de l’honnêteté.
On rentre en période électorale, c’est-à-dire qu’on peut sortir les violons pour accompagner les grandes promesses, non ?
Oui, clairement. Pendant les prochains mois, on va en entendre des belles formules, des engagements révolutionnaires, des serments de quelques femmes et de beaucoup d’hommes politiques qui sont prêts à nous promettre la Lune pourvu que l’on vote pour eux.
C’est évident, les surenchères électorales, même si ce n’est pas nouveau, ça participe à la désaffection citoyenne pour les élections. À force, on ne sait plus qui croire, on ne sait plus quoi croire.
Une fois élu, personne ne nous a jamais dit : “oui, c’est vrai, j’ai promis de changer vos vies, mais finalement je ne le ferai pas, parce que… je n’ai pas le budget, pas le temps, d’autres priorités.” Personne ne nous a jamais présenté ses excuses ni expliqué pourquoi la politique est surtout une affaire banale de pragmatisme.
J’ai eu envie d’une vraie promesse musicale ce matin. Elle est signée James Blake, musicien anglais merveilleux, qui depuis quelques années a décidé de chanter à cœur ouvert et qui a sorti un nouveau morceau qui s’appelle “Say What You Will”. On peut l’entendre de plusieurs manières : “assume ce que tu vas faire” ou “dis ce que tu as à dire”. C’est un morceau qui demande des comptes et de l’honnêteté, je crois qu’on est en droit de demander ça.
Par ailleurs, ce morceau est une des plus belles choses que j’ai entendues depuis des mois.