Aujourd’hui, un projet de Norman Whitfield, qui nous regarde droit dans les yeux.
Cette ambiance “tous derrière Valérie”, ça t’inspire quoi ?
Ça m’inspire les sourires de circonstance, parce que c’est ça, la politique. Contrairement à la gauche française qui peine à faire alliance, même pour faire semblant, les Républicains y arrivent pas mal à cette unité de surface, mais à laquelle on croit comme on tombe dans le panneau pendant de bonnes pièces de théâtre.
Ce matin, le morceau s’appelle “Smiling Faces Sometimes” de The Undisputed Truth, qui était le groupe, le laboratoire du génial musicien Norman Whitfield. Grand nom de la Motown, pionnier de la soul de Detroit, précurseur d’un son psyché, afro-futuriste, cosmique. Il était l’homme derrière les tubes de The Temptations, puis d’Edwin Starr, mais ils n’étaient pas qu’un homme de l’ombre. À la fin des années 60, Norman réunit des chanteurs et des choristes pour créer une sorte de super groupe où il va tester encore plus librement qu’avec les autres.
Comme chef d’orchestre, il essaie de trucs, pousse les musiciens dans certaines directions, en tente d’autres et finalement, le groupe sort des disques. Qui marchent, parce que Norman Whitfield a un talent fou et un vrai sens de ce que le public attend.
Ça s’entend dans le morceau “Smiling Faces Sometimes”, chanté à la base par les Temptations mais repris avec brio par The Undisputed Truth, un groupe qui parle des hypocrisies de l’administration Nixon, grince des dents plus largement sur les mécaniques de la politique.
Avec un conseil à retenir : ne vous fiez pas aux sourires, regardez les yeux parce que le regard ne ment pas.