On remonte à l’époque où la France était occupée, en pleine Seconde Guerre Mondiale, à la découverte de lieux de fêtes clandestins.
Entre 1940 et 1945, les dancings étaient fermés sur le territoire français, interdiction formelle de se rassembler pour le tango, la valse ou autre pas de deux. Au terme d’un travail inédit mené par le Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, le musée de la Résistance nationale et le musée de la Déportation, cette exposition, Vous n’irez plus dansez !, offre un parcours qui rembobine les musiques écoutées clandestinement, s’interroge sur ses corps pour qui l’appel de la danse valaient tous les risques, et invite à réfléchir autour des valeurs et liens sociaux qui rendent irrésistible l’envie de danser ainsi que les manières qu’employaient nos aïeux pour braver cet interdit.
Au fil de cette exposition, qui nous entraîne de guinguettes en bals clandestins, de villes en campagnes, on découvre l’histoire de ces quelques irréductibles qui se réunissaient en secret pour danser, se rencontrer et se sociabiliser. L’interdiction de ces bals était une question de morale, le gouvernement Vichy y voyait “un trouble de la tranquillité publique, qui nuirait aux bonnes mœurs et menacerait la vertu des jeunes filles avant le mariage” (précisons que ces mots sont repris tel quels, bien que l’on comprend le sens de chacun d’entre eux, on ne les utiliserait pas dans cette ordre pour nourrir des idées aussi nauséabondes).
Certains de ses rassemblements pouvaient auss, dans certains cas, se transformer en lieux stratégiques pour la résistance. Dans la zone sud, à partir de 1943, ces bals pouvaient être utilisés comme des lieux de recrutement, de passage d’informations, ou permettre de récolter de l’argent pour les projets de résistance, car on était plus sûr d’y trouver des sympathisants.
Une exposition entre Histoire, gramophone et guinguettes ouverte jusqu’au 2 avril prochain au Musée de la résistance nationale à Champigny-sur-Marne.
Un texte issu de C’est Bola vie, la chronique hebdomadaire (lundi au vendredi, 8h45) de David Bola dans Un Nova jour se lève.