Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui « Better Way to Live» de Kneecap, avec Grain Chatten des Fontaines D.C. en featuring.
Il pleut dans la banlieue de Belfast — pour changer. Pas beaucoup d’endroits où se mettre au chaud, la crise — et les politiques d’austérité — ont fermé les lieux où les gens aimaient se rencontrer. Juste une veille enseigne semble encore ouverte : « The Rutz ». La lumière des vieux néons peine à percer le tabac froid et la bière tiède. Ça parle anglais, ça parle irlandais (ou gaélique) — et ça parle bizarre quand ça a un peu trop bu. Les vieilles enceintes balancent de la folk pro-république, de la rave, des grosses basses dubstep. Mieux qu’à la maison.
The Rutz, c’est le théâtre de Fine Art, le prochain album de Kneecap, prévu pour 2024. Aujourd’hui, c’est avec Grian Chatten, le frontman des Fontaines D.C., que le trio irlandais partage une pinte et deux trois lyrics, sur « Better Way to Live ».
L’histoire du groupe a commencé avec un mot : Cearta (« Droits » en irlandais). C’est en marge d’une manifestation que Móglaí Bap — un des membres du groupe — et un de ses potes avaient tagé ce mot sur un arrêt de bus. Lorsque la police a fichu l’ami en question en taule (Móglaí Bap ayant réussi à s’échapper), il a refusé de parler anglais, passant ainsi la nuit à attendre un traducteur. Voilà l’histoire derrière « C.E.A.R.T.A », le premier morceau de Kneecap.
Mais ça ne s’arrête pas là : à cause de « jurons et références à la drogue« , RTÉ Raidió na Gaeltachta, l’une des plus grosses stations radios en langue irlandaise d’Irlande, a refusé de diffuser leur titre. Chose dont ils se réjouissent : « La beauté de Kneecap, c’est que nous n’énervons pas seulement les unionistes, mais aussi tous les irlandais. Nous ne faisons pas de discrimination. Il y a des conservateurs dans la communauté irlandaise qui pensent que la langue devrait être maintenue en tant que langue ancienne dans toute sa beauté.« . Une démarche qui va loin, puisqu’ils ont inventé de nouveaux mots qui n’existaient pas en irlandais pour parler de drogues.
« And if there’s a better way to live, I’ve gotta have it ». Malgré le constat d’une vie grise et déprimée dans la banlieue Irlandaise, Kneecap affirme qu’il reste un chemin vers des jours meilleurs.