L’épopée d’un disque qui commence sous l’eau dans les Caraïbes et fini à des milliers de kilomètres de la Terre, sur le sol de la planète rouge.
Avant d’être indissociablement associée au film Fight Club et de vous donner des images de mains serrées et de buildings qui explosent dans l’esprit, l’histoire de « Where Is My Mind? » des Pixies était celle d’une chanson ordinaire. Depuis, elle est devenue l’histoire d’un morceau qui commence dans les Caraïbes et atteint la planète Mars. Rien que ça.
I was swimming in the caribbean…
Comme l’écoute des paroles nous le révèle, ce morceau raconte une histoire de poisson dans l’eau, et d’un type qui nage en les regardant. Une anecdote réellement arrivée à Black Francis, leader des Pixies, alors qu’il barbotait dans les eaux transparentes caribéennes et chassait de petits poissons colorés. Le reste s’est enchainé rapidement : ils ont commencé par un riff, chacun rebondi sur les idées des autres, et les Pixies finissent par accoucher de « Where Is My Mind? ».
Fight Club a propulsé la chanson dans le jukebox de la culture populaire, la faisant entrer dans les foyers du monde entier. Cette histoire de baignade est donc arrivée jusqu’aux oreilles, de scientifiques de la NASA qui préparaient une expédition martienne pour leur robot analyseur Mars Rover. Entre temps, le propos du film, celui d’un homme pris dans un délire schizophrénique qui fini par retrouver ses esprits, a pris le pas sur la thématique originale de la chanson. « Where Is My Mind? » évoque maintenant le sens littéral de son titre : « où avais-je l’esprit ? » Et c’est ce sens-là que nos hommes de Houston vont retenir.
Mars Rover, Robot-DJ
Comme les robots peuvent parfois tomber en panne, ils doivent être redémarrés, revenir à leur état initial, rafraichir leur mémoire vive. Les ingénieurs qui travaillaient à la conception de ce robot ont trouvé amusant de marquer la fin d’un processus de reboot avec une référence à l’idée de retrouver ses pensées. « Where Is My Mind? », un disque qui leur servait alors de réveil, colle parfaitement.
Ce n’est pas la seule mélodie que connaît Mars Rover. Seul sur la planète rouge, le bolide se souhaite aussi un « Joyeux anniversaire » en chanson, à la date de sa fabrication, et célébrer l’accomplissement de tâches en musique. Le robot analyseur passe « I Can See Clearly Now » de Jimmy Cliff quand il prend une photo, ou « We Can Work It Out » des Beatles quand il répare un bug… Ça bouge sur Mars.
La liste complète des sons que connaissent les martiens est accessible ici, en plus des Pixies, on y trouve Beyoncé, Diana Ross où les Beastie Boys. Au passage, incroyable que « Life on Mars ? » de Bowie ne soit pas dans la liste, on va écrire à la Nasa de ce pas.