Ça nous rajeunit pas.
Oh, 2007, tu étais une sacrée année musicale…Il s’en était passé des trucs pendant les 12 mois que tu as duré. L’Angleterre s’enflammait sur des unes du NME, qui défendaient l’idée d’une scène « Nu-Rave », portée par les Klaxons.
En France les kids agitaient de façon saccadée leurs bras vers une grande croix illuminée, sur une des productions électronique gonflées au cuir. La délicieuse pop d’Animal Collective habitait les oreilles des mélomanes les plus férus. Four Tet remixait un ouvrage de Caribou à l’époque où ce dernier faisait encore du folk. Arcade Fire confirmait brillamment l’essai avec Neon Bible… Les Grizzly Bear devenaient définitivement nos amis avec l’album Friend. Le monde tombait amoureux du blues du désert de Tinariwen. M.I.A. sort un tube qui fait le tour du monde… James Murphy règne sur New York avec son grand retour. Warp continue de sortir des disques de génie avec Battles… Tout le monde danse sous le parapluie de Rihanna, et Kanye West devient président du monde avec Graduation. Tout ça ? Me dites-vous ? Bah même pas encore tout à fait.
La même année, en octobre, il y a 10 ans donc sort un autre disque, Oracular Spectacular, d’un groupe dont on ne sait alors rien, dont on ne sait pas comment il faut vraiment prononcer le nom à l’époque (certains disent « Management », le groupe joue à expliquer que cela veut dire « Make Great Music Today »). Mais la critique se retrouve devant un disque foisonnant, avec un « Time To Pretend » introductif dans lequel le duo formé d’Andrew VanWyngarden et de Ben Goldwasser s’invente une vie où ils s’installent à Paris avec des femmes top models. Un morceau qui devient très vite parole performative tant le succès rattrape les rêves d’un groupe qui se disait « condamné à prétendre ».
S’il excite d’abord une presse spécialisée, le disque porté par « Electric Feel », couplé à un remix de Justice, « Kids » et « Time To Pretend », gagne en 2008 toutes les couches de la société, jusqu’à une certaine saturation d’ailleurs. Bandeaux dans les cheveux, fantasme obamesque face à la déprime sarkozyenne le disque est la bande-son d’espoirs photoshoppés, il est aussi le symbole de l’éclectisme d’une année rare en musique.
Il contient surtout en son sein un morceau intemporel et inusable. « Weekend Wars », petite merveille pop qui n’a jamais quitté nos écouteurs.
Bientôt la carte vermeille en somme.
Visuel : (c) pochette d’Oracular Spectacular de MGMT