L’Homme, la nature, la communion.
Depuis Brooklyn (où elle vit) et depuis le village marocain d’Asilah (d’où sont venus les prémices créatives de ce nouvel album), la Soudanaise Alsarah, toujours accompagnée par ses Nubatones, poursuit, avec Manara (sortie chez Wonderwheel Recordings / Grounded Music), l’alliance fameuse (et bien souvent risquée) entre une certaine idée de tradition et une autre, qui l’est tout autant, de modernité.
Sauf qu’ici, on parle de quelqu’un qui a relativement conscience des enjeux qu’impliquent sa démarche. Parce qu’avant que le monde ne décide de la nommer « étoile de la pop nubienne », Alsarah a étudié l’ethnomusicologie, aux États-Unis, où elle s’est installée en 1994. Et sa musique s’en ressent, de cette connaissance érudite, elle qui puise désormais dans le patrimoine culturel nubien (et en l’occurence, beaucoup dans le « nubian groove », popularidé dans les 90’s par l’Égyptien Ali Hassan Kuban) afin de concevoir cette pop groovy et tribale que l’on retrouvera bientôt (le 30 septembre, soyons précis) sur un second album introduit par ce « Ya Watan » clipé par Maryam Parwana et qui se démarque par la jolie colorisation de ces images qui disent la communion entre les Hommes (qui sont ici des femmes) et les éléments naturels qui les ont vu naître.
La release party de Manara, échéance agréable, se fera le 11 octobre au Flow, à Paris. En attendant, on peut s’occuper l’esprit en réécoutant sa venue dans nos studios, dans le cadre du Néo Géo de Bintou Simporé, diffusé en début d’année.