Rencontre avec l’une des voix les plus importantes de Mayotte qui s’apprête à dévoiler son univers afropop hybride au monde
Une rencontre qui devait se faire !
Cet été lors du Sakifo, je reçois un message de l’artiste mahorais M’Toro Chamou qui me transmet le contact direct de Zily, cette grande chanteuse de Mayotte qui est programmée pour ce festival. Son concert sera l’un des plus appréciés de l’événement, sa performance exceptionnelle et sa voix puissante ont impressionné à la fois le public et les professionnels.
Depuis vingt ans, Zily chante, danse, et représente la culture mahoraise avec brio. Elle transmet le matrimoine de son île, par les chants traditionnels Debaa (une poésie ancestrale soufie chantée par des femmes, et soutenue par des percussions et des danses) qu’elle pratique depuis l’âge de sept ans avec sa famille dans sa ville natale de Tsingoni. La chanteuse va fusionner cet art avec d’autres traditions musicales de son île, telles que le mgodro, ainsi que des rythmes malgaches dont elle tire ses origines du côté de son père, et va ensuite propulser ces sonorités vers des univers sonores comme le sébène, l’afrobeats, la pop, ou la soul futuriste. Au sein de ses EP, Zily éduque, avertie, milite, et chante le peuple mahorais, l’amour, la spiritualité et la paix, et l’histoire de son ile. Véritable modèle pour les femmes d’Afrique, cette artiste panafricaine a crée son propre label « Yeka Music » pour promouvoir ces artistes féminines, et les cultures de Mayotte, et protéger les droits des musicien·nes.
Cette rencontre s’est faite lors d’un déjeuner le lendemain de son concert, moment privilégié pour que la nouvelle reine de la musique de l’Océan Indien me raconte son parcours, et ses projets à venir !