Cet aventureux songwriter bordelais, membre du Slowfest Orchestra, roule pour l’organisation de « bals décroissants » à travers tout l’Hexagone, la tête dans le guidon de ses convictions.
C’est l’utopie concrète la plus mobile de France : le Slowfest Orchestra, généreux collectif itinérant de musiciens, techniciens et militants bénévoles en faveur de la décroissance, a sillonné l’automne dernier les routes de la Gironde pour une palanquée de « bals » folk-rock-jazz-techno-musette à moitié improvisés, entrecoupés de débats, de conférences et d’expositions riches en convictions écolos. Détail emballant : pendant deux semaines, leur « Caravane des Possibles » se déplaça à vélo, en traînant derrière elle tout le matériel (amplis, micros, instruments) dans des carrioles à roulettes équipées de panneaux solaires, afin de permettre, chaque soir, sur des places ou devant des lycées, l’autonomie énergétique de chaque concert de ces allumés savants, qui cherchent la transe vêtus de masques de chats, cornes de diable, peaux de bêtes et plumes vénitiennes.
« En sérieuse ébullition » ce printemps, ce joyeux mouvement low-tech s’apprête à sortir le 5 juin – nuit de pleine lune – sa première compilation, Slowfest sounds, « voyage psychédélique qui résume cinq ans d’expérimentations avec la fine fleur de la scène indé aquitaine : Datcha Mandala, Dawa, Blackbird Hill, Le Bal chaloupé, Milos, Whiskey Paradis, Toto et les sauvages, le mystérieux Mick Strauss (échappé de Moriarty)… » ou encore notre invité du jour, David Carroll, flanqué de ses Migrating Fellows.
Sur cet enregistrement, rythmé par la musique inédite de l’Orchestra, ce généreux songwriter bordelais planifie la reprise du live hexagonal via des tournées « à pied, à vélo ou à cheval », de deux à six semaines, à très faible empreinte carbone, en s’arrêtant parfois chez l’habitant ou dans diverses salles des fêtes, en traversant des villages qui, peut-être, ne voient guère souvent passer ce type d’olibrius mélodieux. Allô, Monsieur le Ministre ? Il vous reste une rustine ?
Pour se joindre aux fêtes du Slowfest, c’est ici.
Visuel © Le Vélo de Ghislain Lambert, de Philippe Harel (2001).