Confinée, l’animatrice de « Remède à la mélancolie » semble toujours aussi occupée.
Les images parlent d’elles-mêmes : dans une vidéo d’intérieur mise en ligne fin mars à la demande de France Inter, Eva Bester, animatrice et productrice depuis 2013 de l’émission Remède à la mélancolie (constellation d’entretiens d’une heure avec des personnalités, conçues comme de possibles antidotes au vague à l’âme), filme un plaid gris. Confinée dans son domicile francilien face à un radiateur peu bavard, la journaliste y avoue (en pyjama) relire les Chroniques de la Montagne d’Alexandre Vialatte – que l’écrivain auvergnat, maître de Desproges et traducteur de Kafka, publia quotidiennement de 1952 à 1971, en parlant « de polygamie, de pièges à loup, de chou-fleur, du subjonctif ou des étoiles ».
Eva Bester constate ici que cesser de remettre à plus tard tout ce que nos métiers nous empêchent d’accomplir de plus épanouissant – loisirs, passions, marottes, aptitudes naturelles ignorées ou oubliées, tel le talent pour la lucha libre du cuistot foireux de Super Nacho – peut aujourd’hui nous apparaître comme un remède à la solitude. Muchas gracias.
Visuel © Super Nacho, de Jared Hess (2006).