Cérémonie de remise du prix le plus sérieusement absurde des lettres françaises, en public et en direct de la Grande Fantaisie à Paris.
Parce qu’un bon livre, ouvert à n’importe quelle page, doit pouvoir intriguer, amuser, choquer, attrister, réjouir ou tourmenter son lecteur, et parce qu’à la page 111 de la pièce de théâtre Rhinocéros d’Eugène Ionesco on trouve ces deux mots magiques : « pourquoi pas ? », un jury, composé de 7 écrivains-journalistes-libraires-traducteurs-critiques-professeur-homme-femme-gauchers-droitiers-grands-et-petits, ce jury, impartial mais porté sur un certain fétichisme numérologique, a créé en 2012 sur l’antenne de Radio Nova le désormais célèbre Prix de la Page 111.
Bienvenue pour cette Nova Book Box exceptionnelle, en public et en direct, à bord de la péniche Grande Fantaisie, qui portera ce soir très bien son nom. Merci à ce lieu unique, superbe et flottant amarré face au 3 quai de l’Oise Paris 19e, de nous accueillir jusqu’à 23h, pour cette 8e édition de ce prix littéraire très sérieusement absurde qui désignera la meilleure page 111 de la rentrée littéraire francophone.
Bref rappel de ses principes fondateurs. Il s’agit d’examiner attentivement toutes les pages 111 de tous les romans écrits en langue française et publiés dans notre beau pays en cette rentrée littéraire, c’est-à- dire entre la fin du mois d’août et avant-hier, en considérant, et c’est très important, cette page 111 comme une œuvre d’art à part entière, du premier au dernier mot, du premier au dernier signe de ponctuation, comme si l’auteur n’avait rien écrit d’autre. En analysant cette page avec des techniques de pointe, en évaluant le style, le vocabulaire, la psychologie des personnages, la qualité des dialogues… De manière à la fois objective et forcément très subjective, pour tenter de répondre à ces questions : est-ce que la partie vaut pour le tout ? Est-ce que l’art de l’écrivain, sa maîtrise de la langue, des caractères et des situations, peut se lire aussi dans les détails, sur un fragment, sur une seule page ?
Avec, par ordre d’apparition, en 111 minutes :
- • Page 111 de Chroniques d’une station-service d’Alexandre Labruffe, lue par Xavier Valoteau.
- • Page 111 de Chimère d’Emmanuelle Pireyre, lue par Élodie Milo.
- • Page 111 de L’Homme qui brûle d’Alban Lefranc, lue par Angeli Hucher de Barros.
- • Interlude de notre département statistique, avec Bertrand Guillot.
- • Résultats du jeu-concours organisé avec Sortonscouverts.com, lecture de la page 111 du Code du travail des enfants d’Astrid Mah-Lifax, puis de la page 111 du Champagne raconté aux pauvres de Jacaranda Babitz.
- • Page 111 du Bruit des tuiles de Thomas Giraud, lue par Judith Margolin.
- • Page 111 d’Alger, journal intense de Mustapha Benfodil, lue par Julien Goetz.
- • Page 111 d’On ne peut pas tenir la mer entre ses mains, de Laure Limongi, lue par Sophie Garric.
- • Proclamation de l’identité du vainqueur, par la fée Cristaline, alias Fred Tousch.
- Bravo à Thomas Giraud, qui remporte 111 centimes en pièces de 1 centime, sa page encadrée, 1 an de résidence dans cette émission et 111 bisous de la part du public !
Une émission imaginée et animée par Richard Gaitet avec le jury du Prix de la Page 111 : Marguerite Demoëte, Bertrand Guillot, François Perrin, Victor Pouchet, Maria Pourchet et Claire Richard, réalisée par Sulivan Clabaut avec l’aide de Tristan Guérin. Programmation musicale : Michael Liot. Vidéo : Thomas Soulet. 111 remerciements à Nadine Gravelle, Mélanie Mallet, Esteli Hernandez-Ortiz et Benoît Thuault, ainsi qu’aux équipes de la librairie Gibert Barbès et de la Grande Fantaisie.
* « Fée », merveilleux seul-en-scène de Fred Tousch, peuplé d’utopies et d’albatros, coiffé de rire astronomique, poudré de poésie surréaliste, est visible jusqu’au 29 décembre au Théâtre de Belleville, Paris. Agitez vos ailes et volez vers elle/lui > https://www.theatredebelleville.com/programmation/fee
Photos : © Marguerite Demoëte © Sophie Marchand © Régis Mestre © Aurélie Serfaty-Bercoff.